Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. Isla Nublar a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan inactif de l'île commence à rugir, Owen et Claire s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction.
3 ans après la résurrection de la franchise avec JURASSIC WORLD, la saga revient avec un 5ème volet en 2018, avec cette fois ci un des réalisateurs espagnoles les plus importants de la décennie, Juan Antonio Bayona, réalisateur lancé par Guillermo Del Toro et qui après avoir réalisé cette merveille qu'est QUELQUES MINUTES APRES MINUITS, se retrouve cette fois ci à en charge un gros blockbuster d'une grosse franchise. Et la sortie de FALLEN KINGDOM aura déchainé les passion, tantôt adulé que détesté, au même titre que STAR WARS 8.
Pour moi, cette suite est une véritable réussite et sans aucun doute la meilleure suite au premier film.
L'histoire de ce FALLEN KINGDOM est d'une très bonne facture, et qui apporte une continuité logique avec l'original dans la thématique du risque de faire renaitre l'espèce des dinosaures dans le monde actuel. La thématique du clonage revient en force avec l'apparition ici du collaborateur d'Hammond : Lockwood. Et cette suite critique une nouvelle fois la convoitise de l'argent et d'utiliser des animaux dangereux pour en faire des armes et les vendre aux enchères, surtout avec le personnage de Mills, qui représente l'hypocrisie et la bêtise de l'être humain, en critiquant le viol de la nature par Hammond, Lockwood, et également Owen (pour le dressage de raptor) et Claire (pour avoir participer à la conception de l'Indominus Rex), tout en refaisant les même conneries pour s'enrichir et vendre les animaux à des riches, avec en plus la création d'un nouveau dinosaure dangereux, l'Indoraptor.
Et la fin est excellente et ambiguë, où la connerie humaine provoque la libération des dinosaures partout sur Terre, où l'humanité doit désormais coexister avec des millions d'années derrière eux. Et ca renforce le discours de Malcom (qui revient ici pour deux scènes) qui disait que les dinosaures avaient fait leur temps, et que ce viol de la nature peut provoquer des catastrophes (chose qu'il affirme dans son discours à la fin du film), et donnant plus de sens au titre JURASSIC WORLD.
Après l'histoire se compose de deux parties, une première partie où les personnages doivent aller sur Isla Nublar proche de l'irruption volcanique pour récupérer Blue (d'ailleurs on développe plus la relation entre Owen et Blue), et une deuxième partie jamais fait dans la franchise à savoir un huit clos dans un manoir avec des dinosaures.
Les personnages et le casting sont très bons et attachants, que ce soit Chris Pratt et Bryce Dallas Howard, et les nouveaux sont aussi attachants comme Franklin, Zia, et surtout la toute jeune et excellente Isabella Sermon.
Et la connerie humaine qui est souvent critiqué dans ce film pour être une facilité scénaristique, est cohérent avec la thématique citée plus haut, et les personnages sont fidèles à leur personnalités, notamment le gros chasseur de dinos ne pensant qu'à l'argent et de collectionner les dents des animaux, ce qui l'amènera à libérer accidentellement l'Indoraptor. Donc la connerie des personnages n'est pas une facilitée scénaristique, et une incohérence (chose qui n'est absolument pas défendable dans des films comme X-Men 3, ou du récent GODZILLA 2 ROI DES MONSTRES).
Et l'aspect le plus marquant du scénario, c'est tout l'aspect horrifique et monstrueux des dinosaures, où on retrouve la patte de Bayona de son amour pour le cinéma d'horreur et le cinéma de monstres, et ce avec le nouveau dinosaure de cet opus : L'Indoraptor, un prédateur qui est vraiment le dinosaure le plus monstrueux de la franchise, et sa scène dans la vente aux enchère est superbe, montré comme une sorte de monstre de Frankeinstein et renforcée par la musique horrifique.
Et le divertissement fonctionne très bien, que ce soit la spectaculaire scène de la destruction d'Isla Nublar, et toute la deuxième partie contre l'Indoraptor dans le manoir.
Et l'émotion marche très bien, avec notamment dans la première partie de la symbolique de la franchise, où les personnages voient à l'arrivée sur l'île un brachiosaure (comme les personnages du premier film quand ils arrivaient la première fois à Jurassic Park), et surtout la scène de la destruction de l'île où on voit un Brachiosaure disparaitre, montrant symboliquement la fin de l'ile qui a vu naitre Jurassic Park). Et on a également la scène du dilemme des héros s'ils doivent libérer les dinosaures entrain de mourir qui marche très bien émotionnellement.
Et la mise en scène de Bayona est vraiment superbe, avec un super visuel qui est le plus aboutit de la franchise. Les plans séquences sont géniaux, que ce soit la scène sous l'eau lors de la destruction de l'île, où la scène de combat d'Owen dans la salle des enchère. Et il y a vraiment une vraie maitrise de la mise en scène horrifique, avec la toute première scène avec le T-Rex qui apparait petit à petit, où encore toute la deuxième partie dans le manoir vraiment maitrisé niveau scène d'horreur, surtout le plan iconique de l'Indoraptor sur le toit du manoir, suivi d'une superbe séquence dans la chambre de la petite.
Et la musique est excellente.
Sans doute la meilleure suite de la saga, bien que n'égalant pas le premier film, et loin du précédent chef d'œuvre de Bayona : QUELQUES MINUTES APRES MINUIT.