Après avoir avoir laissé le deuxième opus de Jurassic World entre les mains du talentueux J. Bayona, c'est à nouveau à Colin Trevorrow de reprendre la franchise, et de la conclure.
Des années après les événements de Fallen Kingdom, un reportage nous déblatère à travers une exposition poussive divers éléments : comment une société privée, nommée Biosym, est devenue une corporation surpuissante, comment les dinosaures tentent de vivre aux côtés des humains et bien sûr, ce que sont devenus nos héros !
Ce contexte de crise globale oblige le retour d'anciens personnages du célèbre Jurassic Park, et ils n'ont que très peu de temps pour sauver le monde. Encore une fois.
Si vous avez vu un film d'aventure ces dernières années, la mode des antagonistes travestis en corporation capitaliste pas gentille doit vous être familière. Ici, pas de changement de recette, et allons même plus loin : Trevorrow est un yesman sans talent de mise en scène, incapable d'instiller l'émerveillement.
Car oui, on ne pourra même se surprendre à rêver devant ce Jurassic World 3, tant il n'offre aucun moments de grâce visuel, aucun souffle épique dans ses affrontements entre dinosaures, et surtout aucune ambition dans sa narration. À vouloir à tout prix convoquer les anciens temps et l'âge d'or Spielbergien, Trevorrow dénature son film en ne parvenant à fournir aucun élément positif, et en transformant sa création en un festival de fan-service bas de gamme.
De plus, cette volonté de traiter trop de thèmes alourdit le métrage, faisant ressentir les 2h27 au pauvre spectateur en quête d'émotions et de rythme. On passe en vrac autour des corporations capitalistes, du clonage humain, des modifications génétiques, de la crise environnementale... pour ne finalement rien traiter. Tout est survolé, au point que le thème central, qui est que les dinosaures devront cohabiter avec les humains, n'est même pas esquissé, préférant davantage nous servir des courses poursuite illisible et une tonne de CGI infâme.
Les personnages sont, eux aussi, insipides. Que ce soit Chris Pratt au minimum syndical dans son rôle de good Guy cliché, ou Bryce Howard qui ne parvient même pas à être un personnage féminin développée, on n'échappe pas aux sempiternelles archétypes usés jusqu'à la corde.
À l'image d'une tendance que semble vouloir garder Hollywood à saccager ses franchises avec des conclusions chaotiques (on lâchera une fleur et une larme pour Les Animaux Fantastiques 3 comme pour Star Wars IX), Jurassic World 3 ne déroge pas à la règle et donne un final décevant, sans saveur, d'une franchise qui, si elle ne démarrait pas sous les meilleures conditions, aurait au moins pu nous vendre un peu de rêve.