Ce qui est probablement le dernier film de Clint Eastwood, enfin à moins qu'il nous en ponde un autre à 98 ou 100 balais, n'est vraiment pas mal du tout. Le concept est en tout cas très alléchant : un juré se rend très rapidement compte qu'il est coupable du meurtre qu'il est censé jugé.
Concept très original donc mais restait à savoir où le réalisateur allait aller avec ça. Eh bien, il, ou plutôt le scénariste, ne s'en sort franchement plutôt pas mal parce-qu'il parvient toujours à aller là où le spectateur ne s'y attend pas vraiment. Le juré en question, prit de remords, essaye alors de voter contre la culpabilité de l'accusé, et il est bien le seul, ce qui rappelle évidemment "12 Hommes en colère" mais également quelques épisodes de série centrés autour de jury populaire comme "Malcolm" ou "Monk".
Il ne s'agit alors plus vraiment de dire simplement si oui ou non l'accusé est coupable, une petite enquête se met en place et est menée par les jurés, et le fameux juré n°2 doit alors orienter l'enquête de manière à innocenter l'accusé tout en prenant assez de recul pour ne pas se mouiller.
Et c'est ce dilemme qui est franchement très bien traité puisqu'on se met à la place du personnage en se demandant ce qu'on aurait bien pu faire à sa place et puis on s'attache finalement à lui, même si son erreur n'est évidemment pas pardonnable (quoique cette question est amenée). S'en suit alors toute une exploration autour de la culpabilité mais également la manière dont un panel aussi différent parmi les jurés va devoir collaborer sur une affaire en particulier, malgré leurs différences sociales et leurs aprioris.
Bon encore une fois, ce dernier aspect ne révolutionne pas vraiment car il a déjà été exploré par le passé mais c'est la manière dont le film amène son concept qui est particulièrement prenante ; même si je dois bien avouer que le film souffre parfois de son sujet. En effet, il est assez difficile de tenir un sujet comme celui-ci sur près de deux heures et nous avons donc quelques baisses de rythme.
Malgré tout, "Juré n°2" reste dans son ensemble particulièrement bien écrit et parvient surtout à garder cette incertitude quant au sort des protagonistes jusqu'à la toute fin.