Un homme est juré au sein d'un procès pour meurtre et il découvre que c'est en lui qui a causé la disparition de la victime. Il vit un affreux dilemme en se demandant si il doit se livrer ou laisser le sort en décider.
Sur un canevas semble au film de Georges Lautner, Le septième juré, Clint Eastwood en fait quelque chose d'ambigu, où toute l'histoire va tourner autour de la morale de cet homme, joué par Nicholas Hoult, car son silence ferait condamner à perpétuité le présumé coupable, et ainsi permettre de vivre avec son épouse enceinte jusqu'au cou. Mais on voit bien qu'il est tourmenté et que, tout comme 12 hommes en colère, il va en quelque orienter les autres jurés sur autre que la culpabilité.
Car là où le film aurait pu durer une heure, l'histoire est constamment relancée, car tel un diamant, il y a plusieurs facettes, ce que voient les autres jurés, ce que pensent les avocats (Toni Collette contre Chris Messina), pour au final parler de façon brillante de la justice en elle-même, qu'on ne doit pas juger à l'emporte-pièce quelqu'un si on n'a pas 100 % des preuves.
Clint Eastwood est la preuve que le cinéma adulte, quand il est de qualité, peut être formidable, passionnant, et ce non seulement à travers ses acteurs (on peut rajouter J.K. Simons en juré ou Kiefer Sutherland) mais aussi par la mise en scène, calme et posée, et qui donne beaucoup de crédit à la photo magnifique, constamment barrée par les fenêtres, les rideaux, l'obscurité, comme l'omniscience savait déjà ce que représente le personnage de Nicholas Hoult.
Comme quoi, la réalité est toujours plus complexe...