On l'a dit et redit : Clint Eastwood est le dernier représentant du grand classicisme dans le cinéma américain. Et il le prouve encore une fois, avec un film de procès qui pourrait être casse-gueule tant l'exercice a été pratiqué. Mais avec le réalisateur humble et sûr de son fait, ça devient passionnant. Comme l'ont été avant lui "Sully" ou bien encore "Le Cas Richard Jewell", films a priori peu engageants par la minceur de leur sujet et se révélant captivants. La prestation des acteurs est sobre, mais efficace, mention spéciale à l'excellente Toni Collette en procureure impitoyable que le doute va progressivement assaillir. Est-ce le dernier film d'un géant de 94 ans qui en a réalisé une quarantaine, dont nombre de chefs-d’œuvre abordant des genres souvent très différents ? Il l'a dit récemment : "Tout les matins quand je me lève, j'empêche le vieil homme d'entrer". Traduisez : tant que j'en aurai la force, je continuerai. Si c'est avec cette maestria-là, continuez Mister Eastwood !