Ce film de procès est une véritable leçon de cinéma. Ici le génie de Clint Eastwood se révèle dans la simplicité d’écriture et l’économie de moyens.
Le film est très sobre, rien n’est superflu, pas de bavardage ou d’effet de style. L’intérêt du film se situe dans le scénario limpide, l’écriture au cordeau, les dialogues justes et faisant sens, le choix des seconds rôles, le langage non-verbal : posture, regards, expressions.
Chaque moment et chaque personnage trouve sa place et sa nécessité, rendant finalement l’histoire, elle, complexe comme toute réalité.
Le propos fait référence à la justice aux USA et la justice en général, à partir de l’assertion « la justice est la vérité en action ». Clint Eastwood apporte différentes nuances et différents développements à cette affirmation en y mettant des accents « dostoïevskiens ». Avec l’émergence de la conscience morale du héros.
Les acteurs sont excellents en particulier le fragile Justin Kemp (Nicholas Hoult) ; la procureure Faith Killebrew (Toni Colette) oscillant entre ses ambitions et sa soif de justice ; Marcus (CedricYarbrough) jugeant les personnes plutôt que les faits.
Je me permets une digression : « Juré n°2 » me fait penser à un récent grand film de procès : « Anatomie d’une chute » de Justine Triet que je n’avais que moyennement aimé. Si Justine Triet s’intéresse à la question de l’innocence, elle n’explore pas la dimension morale de la conscience chez son héroïne. Celle-ci se aux antipodes de Justin Kemp.
Bien sûr je ne peux que vous conseiller « Juré n°2 » si vous ne l’avez pas encore vu.
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