Juré n° 2
À l’ère des réseaux sociaux où la justice y est fait en faisant abstraction de tout procès, Clint Eastwood lui se positionne comme un observateur avertie et consciencieux. Il veut par son nouveau et ultime projet en carrière, nous partager ces réflexions sur le concept même de justice. Le procès qu’il mets de l’avant ici sert avant tout à brosser un tableau plus complexe de la condition humaine. Où les dilemmes moraux et les remises en question prennent le pas sur le drame qui nous est décortiquer devant nos yeux.
Oui le film nous montre le procès d’un certains James Michael Sythe accusé du meurtre de sa compagne dont tout semble le rendre coupable. Hors, ‘’Juré n° 2’’ n’est pas un récit procédurale dans le sens premier du termes. C’est plutôt celui d’un homme bon, banal et bientôt père de famille nommé Justin Kemp qui se retrouve confronter à un dilemme éthique insoutenable.
Imaginez la scène, vous êtes appelé à être juré et vous réalisez avec effroi alors que vous écoutez le déroulement des événements que c’est vous le réel fautif dans cette affaire. Comment réagir à une telle réalité des plus troublante voilà toute la question. Eastwood joue ici avec toute les nuances que compose la moralité. Quel camp choisir entre Kemp un homme bien, mais qui a commis une grave erreur ou Sythe un homme dont l’essence est mauvaise, mais innocent de ce qu’on l’accuse?
Le réalisateur y va de subtilité et d’une certaine intensité par moment pour répondre à cette interrogation foncièrement délicate. Il va s’en dire que l’ensemble est mené d’une main de maître par son architecte qui démontre que même à 94 ans, son travail est toujours d’une pertinence juste. Son œuvre transcende sa condition première puisque ‘’Juré n° 2’’ est en bout ligne un film sur l’âme humaine et sa relation avec la société contemporaine. Son film nous fait prendre conscience plus que jamais que justice et vérité ne font pas forcément qu’un, mais que dans l’absolue ça devrait l’être. Qu’au final tout dépend de l’influence de la politique derrière. Voilà la dure réalité des choses et on doit l’accepter (Du moins sur le papier…).
En somme, voyez ce long-métrage autant pour son propos que pour la légende derrière qu’est Clint Eastwood qui tire finalement sa révérence. Le rideau tombe une dernière fois sur cet homme, mais son œuvre restera elle dans la lumière à jamais.
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