Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare par Doc_Ben
La filmographie de Steve Carell ne reflète pas son talent. Son meilleur rôle, il l'a trouvé à la télévision en incarnant huit ans durant, Michael Scott le boss indélicat, idiot et hilarant de la version US de The Office. Au cinéma, après quelques seconds rôles marquants (Anchorman : The Legend of Ron Burgundy, Bruce Almighty) et une bonne comédie (40 ans toujours puceau de Jud Appatow), il a alterné grosses machines hollywoodiennes sans âme, ( Evan Almighty, Get Smart, The dinner, Crazy Night) où il en fait des tonnes et comédies pseudo"indépendantes", (Little miss sunshine, Dan in real life, Crazy Stupid Love) où il tente de gagner ses galons d'acteur sérieux. Seeking a friend for the end of the world appartient à cette seconde catégorie et Carell se sent obligé de nous gratifier durant tout le film de son plus beau regard de chien battu.
Steve Carell a la quarantaine triste. Il est courtier en assurance, sa femme le quitte brusquement et comme si ça suffisait déjà pas, il s'avère que la fin du monde est programmée dans trois semaines. Alors qu'il est tranquillement occupé à ruminer sur l'échec de sa vie, sa jeune et jolie voisine débarque à l'impromptue. Ils font connaissances et Keira Knightley, de plus en plus anorexique, dans un geste d'amitié se décide enfin à lui rendre le courrier que le facteur mettait dans sa boîte aux lettres. Mieux vaut tard que jamais. Évidemment, dans ce courrier, le Steve découvre une lettre de son amour de jeunesse et décide de la retrouver avant l’Armageddon.
Et c'est parti pour un road trip chiant comme la pluie durant lequel Steve et Keira apprendront à se connaître, feront un gros travail sur eux-même et attention "spoiler" tomberont amoureux !
A l'exception de deux ou trois scènes, le principal problème de ce film c'est qu'il ne s'y passe rien. La réalisatrice aligne les clichés, les situations convenues à grand de coup de remise en question et de réconciliation. De plus le contexte apocalyptique n'est finalement que trop peu exploité, un début d'émeute, quelques comportements déviants, mais à vrai dire on est confronté à une histoire d'amour d'une banalité affligeante.
Ah ouai, sinon il s'avère que le personnage de Keira est une amatrice de vinyles, prétexte pour la réalisatrice de se faire plaisir sur la bande son, d'ailleurs cette dernière est coutumière du fait puisque la musique avait déjà une place importante dans son précédent film qu'elle avait seulement scénarisé et qui était déjà une romance nunuche: Nick and Norah's Infinite Playlist.
Pour tromper l'ennui on peut néanmoins s'amuser à lister les acteurs de série télévisée qui se succèdent le temps de scénettes plus ou (souvent) moins réussies:
Connie Britton - Spin City, Friday Night Lights, en femme de meilleur ami désinhibée.
Adam Brody - The OC, en ex-petit ami geignard qui s'accroche.
William Petersen - Les Experts, qui aurait mieux fait de rester à Las Vegas, en routier suicidé par procuration.
La fille de Community, pas la brune Alison Brie (dommage), non la blonde qu'on sait pas comment elle s'appelle, en serveuse légère.
Mark Moses - Desperate Housewives, en journaliste TV.
Martin Sheen - A la maison blanche, en père indigne.
Tonita Castro - Attention là c'est plus pointu, actuellement au casting de Go On, la nouvelle comédie avec Matthew "Chandler" Perry, en femme de ménage qui a opté pour le déni.
Du coup j'ai été déçu de ne pas apercevoir Bryan Cranston ou Jon Ham, pendant qu'on y était.
Pour conclure, je me suis ennuyé ferme et j'ai attendu avec impatience que l'astéroïde tombe enfin sur le coin de la gueule de nos deux tourtereaux.
Et sinon je suis certain que le connard qui a pondu le titre français était super fier de lui...