Au départ, on hésite. Est-ce une histoire "classique" de bataille familiale pour la garde des enfants ? Le père est-il vraiment coupable de tout ce qui est dit contre lui ?
Le doute s'installe et on s'interroge.
Puis lentement les éléments se mettent en place, petit à petit, on glane des éléments qui nous font basculer. Ici une phrase, ici une image, une attitude, les pièces s'assemblent et on finit par comprendre.
Jusqu'à l'extrême violence. Celle des dernières scènes du film.
Le chemin de compréhension du spectateur est comparable à celui de de la société, de la justice, de la famille (parfois, qui peinent à entendre, à comprendre, à protéger les victimes. Victimes, qui elles, sont engagées sur un chemin long, tortueux ... Toutes ne trouvent pas la force, de dénoncer, de se battre.
Le réalisateur nous place ainsi dans une posture particulière.
C'est habile et efficace. Difficile d'oublier l'émotion ressentie à la fin du film où défile le générique sans aucune bande son dans une salle sous le choc qui mettra cinq bonnes minutes (c'est long !)à se lever et à partir.
Certains pourraient être tentés de décrier un certain manque de dénonciation des violences faites aux femmes.Je ne m'inscris pas dans cette analyse. Le propos est simple, fort, sans pathos et agit comme un électrochoc. Il donne à voir une réalité et nous laisse avec notre conscience.
Mention spéciale à Thomas Gioria qui livre une très belle prestation.