Jusqu'au bout du monde un film qui possède des qualités certaines, comme ses décors, ses costumes ou encore son casting mais aussi de terribles défauts tel sa longueur et ces incohérences scénaristiques. L’œuvre de Wim Wenders qui s’apparente au futur du passé peu se résumer en deux partie, qui reviennent presque à dire qu'il a deux film en un : Le premier dure deux heures trente et nous raconte la vie de Claire et des rencontres au fil du hasard, errant sans véritable but dans un 1999 imaginé en 1990, pendant qu'un satellite nucléaire menace de s'écraser sur terre.
Dans cette partie le fil conducteur, c'est la partie de cache cache entre Claire et cet auto-stoppeur visiblement traqué par les américains et dont la tête est mise à prix : Trevor. Claire est complètement tombé amoureuse de cet homme et voilà qu'elle le poursuit à travers le monde entier. La structure narrative oscille entre road movie et film d'espionnage sans jamais réussir ni l'un, ni l'autre. Les personnages sont sans saveur ni profondeur et occupe le rôle de fonction pour faire avancer une histoire qui semble allez nulle part à l'image de Claire.
Tout le monde suit Claire, Claire suit Trevor et même si symboliquement c'est amusante, sur la papier, cette partie reste surtout particulièrement ennuyante à regarder et parait même, très étonnante de la part du réalisateur des Ailes du désirs ou Paris Texas qui sont pourtant tout deux des chef d’œuvres. La vision de ce 1999 reste pourtant intéressante et au milieu d'un certain nombre de technologie désuète, le film tape juste quelques fois à l'image du GPS, ou de la monnaie européenne, mais n'offre jamais de véritable développement de son univers et des bouleversent sociaux occasionné par l'arrivé de ces technologies.
Alors oui, on a bien quelques appel vidéo de ci de là, mais qui utilise rarement la vidéo et ce qu'elle pourrait réellement apporter. On nous balade juste de personnages en personnages, de rencontre en rencontre, sans jamais chercher de véritable crédibilité, sans efforts dans les dialogues, dans le jeu ou encore dans la réalisation pour nous tenir en halène. Cette partie ressemble à un patchwork de diapositive sur fond de U2 (visiblement en 1990 U2 c'était le futur), ou les personnages passe leur temps à se retrouver comme par magie, il arrive cependant un moment ou l'informatique avec le tracement des transactions trouvent enfin une logique appréciable, ou encore la petite vanne sur le dernier concert des Stones, mais tous cela est au final bien maigre.
Reste cette caméra du futur qui permettrai de montrer ces images à des aveugles, à peine visible dans cette partie, indice de ce que sera la deuxième partie. Alors justement, il faut clairement passer ces deux heures trente pour y voir clair(e) (je pense que vous avais compris le jeu de piste) car la deuxième partie, ce deuxième film juste derrière, lui, est absolument passionnant même si il reste encore un peu bancale à de rares moments. Dans cette partie, oui les personnages sont enfin traités correctement et les nouveaux arrivant sont même vraiment passionnant.
Alors "attention spoiler : Dans cette partie nous découvrons les parents de Trévor qui s'appelle en fait Sam qui nous dévoile les véritable enjeux de cette caméra du futur et sa terrible prédiction sur notre perte de sens, notre aveuglement et notre isolement. Sous fond de menace radioactive planétaire (en effet le satellite nucléaire est détruit par les américains contre l'avis du monde entier) Tous nos personnages ce retrouve dans cette communauté au milieu d’aborigènes australiens, cachés entre rocher et grotte pour s'abriter des radiations. Ici on apprend que le père de Sam, est l'inventeur de cette caméra et qu'il a du s'enfuir et ce caché avec sa femme aveugle pour ne pas ce faire voler ces travaux par les américains.
Sam quand à lui à du reprendre l'invention de son père au américain (d'où la prime sur sa tête) et en a profité pour prendre des images de sa famille dispersé aux quatres coins du monde pour apporter ses images à son père pour les faire voir à sa mère. Et c'est dans ce véritable paradis perdu, racine de nos origines que la maîtrise du Wim Wenders revient sur le devant de la scène sur tous les points et si il reste encore quelques trou dans la cohérence, on pardonne tout ou presque à son auteur tant la découverte se révèle être le cœur à l'image d'une œuvre alchimique terriblement en avance sur son temps. C'est simple, ici, vous allez découvrir des iphones métaphoriques sous vos yeux et leurs terribles dégâts avant l'heure. En effet cette technologie miracle qui semble rendre la vue aux aveugles semble devenir une métaphore des dernières traces de l'humanité après avoir causé sa propre destruction quand, twist incroyable, la technologie est bientôt détourné pour ouvrir le plus privé de nos sanctuaires, celui-ci des rêves. En ouvrant la porte de notre subconscient et celle donc de l'humanité pour en enregistrer le contenu, l'homme se replie de manière terrible sur lui même, détruit par son égo"
Cette partie est tout simplement fantastique et préfigure largement des influences qui ne sont pas sans rappeler Evangelion pour cet aspect de la synchronisation entre le cortex du cerveaux avec un ordinateur ou encore Minority Report pour son intrusion dans le cerveaux d'un autre à l'image des précog (étrange coïncidence par exemple de retrouver Max Von Sydon en scientifique sans limite).
Ici je vous laisserai découvrir la puissance du message, qui je pense vous marquera à vie, car du coup, oui la technologie et ces futurs dangers sont enfin traités de la plus juste des manières. Ce qui me fait dire au final que oui, jusqu'au bout du monde est un film fondateur mais terriblement imparfait, qui retombe plutôt bien sûr ces pattes. Il nous délivre un message si puissant et tellement en avance sur son temps qu'il faut savoir le mériter. Pour cela il vous faudra suivre l'humanité jusqu'au bout du monde et enfin découvrir ce qu'il ce cache au delà.