Viggo Mortensen s’est investi dans The Dead Don’t Hurt, il en est le réalisateur, scénariste, producteur et compositeur. Sa grande sensibilité s’y exprime à travers un western psychologique, au rythme le plus souvent lent et aux accents naturalistes.

The Dead Don’t Hurt est axé sur la relation entre un homme, Holger Olsen (Viggo Mortensen) et une femme, Coudy (Vicky Krieps). Une relation forte qui se cherche, se construit. Vicky Krieps incarne une jeune femme forte et indépendante tandis que Viggo Mortensen campe un personnage à l’esprit aventurier qui ne trouve que la guerre pour s’exercer. De la guerre de son personnage nous ne verrons rien, mais nous suivrons celle menée par Coudy, une guerre que elle n’a pas choisi et qu’elle traverse avec courage dans la solitude jusqu’à son dénouement révoltant. Ce dénouement nous est montré dès le début du film et il donne un poids aux séquences qui suivent. On est habité par cette question : mais qu’est-il arrivé pour aboutir à cela ?

L’humour n’est pas absent de cette histoire, en particulier dans la première partie durant laquelle j’ai entendu plusieurs spectateurs de la salle de cinéma, rire aux réparties et aux situations mises en scène.

Cette histoire tissée autour de ses personnages est racontée dans le superbe écrin des paysages mis en valeur à travers une photographie soignée et une réalisation perlée. C’est un régal pour les yeux. La musique qui l’accompagne se fait discrète et accompagne avec justesse cette histoire tragique grâce à la prédominance des instruments à corde qui pleurent sous le toucher des archets.

On pourra reprocher au film quelques maladresses, en particulier au niveau de sa narration. L’enchaînement des séquences est parfois surprenant et les « blancs » déstabilisants. C’est un western qui demande au spectateur de s’impliquer pour deviner ce qui est seulement suggéré, en particulier au niveau des personnages. Le méchant est traité de façon caricaturale et c’est dommage. Mais au-delà de ses imperfections, The Dead Don’t Hurt est un drame humain poignant qui offre à Vicky Krieps un beau rôle, Viggo Mortensen sachant s’effacer pour la mettre en valeur. Ce film ne fait que renforcer l’admiration que j’ai pour sa qualité d’être.

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le 29 mai 2024

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abscondita

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