J'ai débuté mon initiation à Xavier Dolan par les Amours Imaginaires et malheureusement l'expérience ne fut pas très concluante, pour peu que la bande son était extra. Peu m'importe, je ne désespère pas et je me lance dans Juste la fin du monde. Filmé en très gros plans sur ses personnages et avec un très beau jeu de lumières, le film est une transposition d'une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce du même nom écrit en 1990. L'histoire elle est très simple : Louis revient parmi les siens 12 ans après son départ pour annoncer sa maladie à ses proches. On comprend très vite que les liens qui unissent les membres de la famille sont particuliers et que la distance et l'éloignement n'ont pas eu que des effets positifs.Dans un premier temps, on ne va pas se mentir, c'est le casting qui attire l’œil. Il y aura forcément un personnage qui va vous rappeler quelqu'un : chacun a un caractère, un mot qui le définit : Antoine l'aîné (Vincent Cassel) est très colérique mais a aussi une part touchante que l'on peut déceler parfois, Louis (Gaspard Ulliel) intériorise beaucoup et ne s'impose pas, toujours en retrait alors qu'il vient annoncer une grande nouvelle [avec un Gaspard Ulliel toujours aussi juste et parfait], la mère (Nathalie Baye) est très attachante, protectrice avec ses proches, Catherine (Marion Cotillard), femme d'Antoine, est d'une douceur et d'une gentillesse en toutes circonstances et Suzanne la petite sœur (Léa Seydoux) a encore beaucoup de rancune envers son frère Louis qu'elle a si peu connu. Ce qui est très fort, c'est que Dolan parvient à ne placer aucun contexte spatio-temporel : on ne connaît aucune date, aucun lieu du début à la fin.
Tant de sentiments se mêlent : la tristesse, le rire, je m'attache aux personnages, j'encourage Louis a tout avouer à ses proches ... je crois que j'aimerais être parmi eux lors de cette réunion de famille pourtant très personnelle.