Reservoir Dogs (1992) est le premier et selon moi, le meilleur film de Quentin Tarantino, même si je reconnais qu'un débat est possible pour justifier un autre choix de film : Pulp Fiction (1994) , les 8 Salopards (2015) ou encore Once upon the time in Holywood (2019) qui sont des adversaires de taille. Certes.


Concernant le premier film de Tarantino, Reservoir Dogs, je trouve particulièrement intéressant de s'arrêter un instant sur la genèse du film, et de quelle manière Reservoir Dogs a pu voir le jour. Tout cela grâce à un coup du destin de mon acteur favori : Harvey Keitel. Au départ, Tarantino écrit le script en 3 semaines, lorsqu'il est employé dans un video-club. L'objectif initial était de faire un petit film d'amateur avec un petit budget de 50 000 dollars (dont une partie de l'argent empoché par la vente du scénario de True Romance). Lawrence Bender, ami de Q.T, que l'on retrouve dans le film dans la peau de Eddie Cabot, montre le script à son professeur d'art dramatique : son rêve c'est d'avoir Harvey Keitel sur le projet. Ni une ni deux, le professeur envoie le script à son épouse, l’actrice Lily Parker, qui connaît l'intéressé. La suite on la connaît : Harvey Keitel est emballé, le film passe alors dans une autre dimension, il accepte d'y jouer et de co-produire.


Pour donner vie à ses personnages colorés, Q.T se dote d'un casting 5 étoiles: on retrouve en tête de cortège Harvey Keitel, ainsi que Steve Buscemi, Michael Madsen, Tim Roth, Chris Penn, Edward Bunker et même Tarantino himself au début du long-métrage.


Ils sont 6 dans des costumes tirés à quatre épingles. Leur nom ? Des couleurs : Monsieur Blonde (Michael Madsen), Monsieur White (Harvey Keitel), Monsieur Pink (Steve Buscemi), Monsieur Brown (Quentin Tarantino), Monsieur Blue (Edward Bunker) et Monsieur Orange (Tim Roth). Ils s'associent tous pour faire un casse, mais évidemment tout ne se passe pas comme prévu.


La scène d'ouverture du film est aussi culte que le reste du film. Dans un restaurant, 8 hommes discutent. Les sujets de discussions semblent dérisoires : ils engagent des débats sur la chanson Like a Virgin de Madonna, s'il faut laisser ou non un pourboire à la serveuse. Cette séance de dialogues mériterait une véritable analyse plus poussée tant elle est passionnante, mais ce n'est pas mon objectif initial ici.


Bien que sa scène d'ouverture sur du Little Green Bag et son générique soient incontournables à n'en pas douter, ce film nous obsède toujours par ses scènes crues, sa violence, et ses scènes devenues cultes : que chacun choisisse celle qui lui plaît le mieux !


Pour ma part, j'ai développé une réelle passion pour la scène de l'oreille coupée. Je crois que je ne passe pas une semaine sans revoir Michael Madsen se déhancher sur du Stealers Wheel et torturer un homme.


La musique du film est à l'image de Tarantino : pleines de références diverses et assez rétro. La bande son est composée de 8 musiques des années 70 et de 8 extraits de dialogues du film. Si le choix est fait de sélectionner des chansons des 70's, c'est en partie pour que la musique soit un contrepoint à la violence de certaines scènes du film


(dont la scène de la torture avec Michael Madsen).


Reservoir Dogs n'est que le premier pas du réalisateur Quentin Tarantino dans le cinéma. Il prend ses marques et impose sa patte : narration non linéaire, violence et humour mêlés, dialogues très travaillés. Par ailleurs, ces derniers sont en contraste avec la mise en scène simplifiée. En effet cet esthétique épuré met en exergue les dialogues assez travaillés chers à Tarantino. C'est ce qui permet aux films du cinéaste, de se démarquer dans le monde du cinéma : qu'on aime ou pas.


Présenté en compétition lors de nombreux festivals de cinéma, Reservoir Dogs remporte de nombreuses récompenses : c'est un grand succès. Le film est aujourd'hui encore, en 2021, considéré comme culte dans l'histoire du cinéma indépendant et permet à Quentin Tarantino de se faire un nom, et de lui ouvrir la voie de la reconnaissance vers un prochain succès avec Pulp Fiction.

Neurastenie
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le 25 févr. 2021

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Neurastenie

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