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Bonjour la meute, aujourd’hui le film que nous allons mettre en position latérale de sécurité s’appelle Justice League.
Alors Justice League, c'est un peu comme cet orphelin trouvé au bord d'une route. On se force à l'aimer et à le chérir... Mais après avoir été confié à la DASS, sa mauvaise éducation irrécupérable fait qu'il est quand même plus généreux de se contenter de le balancer au fond du ravin.
En fait c'est exactement ça Justice League. Comme si Batman V Superman était passé sur le billard pour ressembler à Marvel mais que malheureusement, après foultitudes d'opérations chirurgicales les frères Bogdanoff passeraient pour des putains de beaux gosses à coté du résultat.
Justice League, c'est donc à l'image de son confrère Suicide Squad un film malade et monstrueux. Un film sur qui les différentes amputations et rafistolages sont autant de cicatrices rappelant douloureusement que tout cela est un incroyable gâchis.
Une monstruosité qui nous évoque les heures sombres de Green Lantern et fait passer Age of Ultron pour un modèle efficacité et de rigueur.
Car de la rigueur il n'y en a finalement pas beaucoup, dans ce Justice League.
Qu'il s'agisse du scénario random, enchaînant les poncifs encore plus rapidement que Magimel s'enchaîne les rails de coke.
De l'alchimie proche du zéro, d'un casting qui semble ne pas savoir comment limiter la casse, au point que certains essayent de trouver la porte de sortie la plus proche.
Ou des SFX hideux et abusifs, transformant chaque séquence d'action en une cinématique de jeu vidéo digne d'une Playstation 3.
Tout. Je dis bien tout. Semble avoir été fait dans la précipitation, sans recul ni questionnement et laisse un douloureux goûts de bâclé dans la bouche.
Alors oui effectivement, par-ci ou par là, il est encore possible de trouver vaguement l'écho du cinéma de Snyder. Ou bien les team-up et l'écriture si particulière de Joss Whedon. Et si vous n'attendez pas d'un film de super-héro qu'il fonctionne au-delà de la simple formule Marvel, il se pourrait que vous preniez un certain plaisir régressif face à l’indigence du spectacle qui se joue sur votre écran.
Pour les autres, qui avaient peut-être un maigre espoir, après la promotion calamiteuse de Warner qui peine à comprendre ce qui ne va pas dans son DCUniverse, vous serez outré par le foutage gueule insultant que constitue ce Justice League.
Justice League c'est des personnages rentrés au chausse-pieds, sans background ni icônisation et dont la présence, pas naturelle pour un sous, tue dans l’œuf toutes tentatives d'attachement.
C'est un Flash dont les vannes faiblardes, constamment au ras des pâquerettes, viennent nous rappelez que le niveau du public a été drastiquement nivelé vers le bas.
C'est un Cyborg absent, un Aquaman relou et beauf et une Wonder Woman qui après avoir été auto-proclamée figure progressiste de le franchise, se voit rabaissée au rang d'atout de charme, avec ralentis évocateurs sur son postérieur.
Et ne parlons pas du traitement réservé à Superman.
Par peur de spoiler, sachez juste que le personnage en devient un simple deus ex machina et que sa putain de moustache numérique, se voit autant que la raie du cul de ton plombier portugais, quand il est à quatre patte sous ton évier.
Justice League, c'est un film de feignants où tout le monde semble avoir lâché l'affaire et se borne à faire le minimum syndical pour sauver les meubles.
À l'image de Danny Elfman, recyclant sans vergogne son propre thème. Chiant impunément sur le travail de Junkie XL et Hanz Zimmer.
C'est un bad guys pourrit jusqu'à la moelle, des fonds-vert criards, une écriture dénuée de toute dramaturgie, un montage calamiteux et une mise-en-scène tellement impersonnelle, qu'il est difficile de pouvoir trancher pour savoir : à qui la faute ? Au sein de ce désastre.
Enfin Justice League c'est surtout d'immenses regrets.
Tout d'abord, celui que la franchise ait pris cette direction. Désacralisant à jamais sur grand écran nos idoles de papier, qui auraient mérité un traitement tout autre.
Ensuite, celui de ne jamais voir Snyder venir à bout de sa vision d'origine. Une vision probablement plus brute. Entachée par les revendications commerciales d'un studio qui fait décidément tout à l'envers pour satisfaire les goûts d'un public qu'il s'imagine de plus en plus crétin.
Alors face à ce carnage, on a envie de leur dire : ARRÉTEZ TOUT.
Clôturez une bonne fois pour toute ce DCEU et contentez-vous de faire des putains de one shot.