Femmes en peine

J'aime beaucoup Corey Yuen, ce réalisateur généreux à l'enthousiasme si communicatif. Déjà j'aime bien sa tronche. Ensuite, ce type sait à la fois filmer des avalanches de bonnes scènes de fracasses voltigeuses inventives, placer de bonnes, simples mais efficaces, histoires et montrer un certain doigté pour l'alchimie entre tragique et comique. De bien sympathiques aptitudes qu'on pourra même retrouver dans ses films les plus anecdotiques comme l'adaptation du jeu Dead or Alive dont il est responsable (oui c'est lui, je n'sais pas trop pourquoi ni comment mais c'est lui), un film complètement nul mais tellement marrant en même temps, Ô combien pratique pour une soirée pizza.

Et justement, on peut se demander si sa présence sur le projet américain ne vient pas en partie d'un film comme ce "Justice sans sommation", un actioner typique des 80/90's avec combats en cascades mettant les femmes à l'honneur (oui parce que bon, soyons sérieux, les personnages masculins dans Dead or Alive, c'est surtout des meubles).
L'ensemble s'ouvre sur une séquence de mariage laissant apparaître quelques rivalités entre mariée et belles soeurs. Tous font partie de la police et le mari est un jour salement buté, embroché sur des pieux de bambou. Sa femme et l'une de ses soeurs assistent à la scène et se mettent en tête de le venger, parce que quand même, elles savent plutôt bien enchaîner les highkicks et les headshots.

Et donc c'est parti. Avant ça, Corey Yuen a parfaitement bien placé ses personnages et son intrigue. On a ri, on a été plus ou moins pris par le tragique, on a été emporté par l'action, explosions à gogo et courses poursuites de fous à lier. Le tout en même temps. Après ça, Corey Yuen gère parfaitement bien la tension explosive du volcan vengeur du duo de gazelles enragées tous crocs dehors. La musique s'emballe, le rythme suit, les larmes coulent et le tout s'emporte dans les coups portés un peu partout sur leurs méchantes victimes, suites de cabrioles acrobatiques, matraquage à coups de marteau et tranchage à la machette sifflante dans une rapidité frénétique faisant honneur à des chorégraphies du plus bel effet... Jusqu'au grand crêpage de chignon final : Anthologique.
Les actrices sont pour ainsi dire merveilleuses (à tous points de vue) couplant un jeu convaincant avec une panoplie martiale virevoltante impressionnante, offrant cet alliage parfait entre grâce féline et brutalité de tank, faisant passer Dead or Alive (jeu comme adaptation filmique) pour un défilé de bulldozers fossilisés.

(faut que je le place quelque part : Sammo Hung joue dans ce film et colle quelques baffes rapides)

Tout ça pour dire que voilà ici un film d'action défoulatoire tout à fait réussi, recommandable pour les fans d'action (tout court) et de tatanes-dans-la-face et, éventuellement, pour ceux qui attendent impatiemment des films comme ExpendaBelles. (haha.)

Allez hop, ça fait un 8 tout ça.