Après la mort de son mari, avec qui elle venait juste de se marier, une femme qui travaille dans la police de Hong Kong va vouloir le venger en compagnie de sa belle-mère et ses sœurs, toutes également dans les forces de l'ordre face à un gang vietnamien.
Justice sans sommation, ou She shoots straight, fait partie de cette vague du cinéma de Hong Kong qu'on appelle Girls with guns, en gros du cinéma d'action majoritairement joué par des femmes, qui en remontrent au hommes où, à part Tony Leung Ka Fai et Sammo Hung, tous sont montrés comme des ordures ou à l'image de l'inspecteur de police qui abuse de son autorité en requérant certaines avances. Le film n'a beau durer que 90 minutes, ça défouraille sans arrêt, notamment des tirs à la mitraillette dans un marché bondé ou, plus original, une descente de la police effectuée avec des lunettes infrarouges.
Joyce Mina Godenzi, qui aura la bonne idée de sa marier avec Sammo Hung quelques années plus tard, est la tête d'affiche du film, et elle n'a rien à envier aux hommes en matière de baston, notamment toute la dernière demi-heure où les potards sont à fond la caisse. Y compris dans les cascades où je me demande si un mec faisant une telle chute à moto peut survivre : la magie du cinéma Hk d'alors où les cascadeurs allaient jusqu'au bout pour la beauté de l'art...
Le film glisse aussi quelques allusions à la place de la femme dans la société (de l'époque ?), où aucune n'est à un niveau élevé dans la hiérarchie, et où on rappelle fréquemment à Joyce Mina Godenzi que son mariage sert avant tout à donner une descendance à sa belle-mère, et celle-ci refuse au nom de sa carrière, ce qui est culotté quand on y pense.
En tout cas, voilà un très bon polar, je ne dirais pas burné parce qu'il est joué à 80 % par des femmes, mais qui en ont à revendre, et qui donne envie d'explorer ce genre qui faisait florès dans les années 1980-90.