Coproduction entre les USA, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Canada budgétisée à 100 millions de dollars (mais n'en ayant rapporté "que" 65 à travers le monde), K-19 aura eu du mal à s'imposer à sa sortie en 2002, sauf peut-être sur le sol américain, plus réceptif à ce genre de production.


Inspiré d'un fait réel longtemps caché au public, K-19 vaut pourtant bien plus que sa fade réputation,n'atteignant peut-être pas le haut degré de réussite des classiques du genre mais démontrant une fois de plus que la cinéaste de Point Break en a sacrément dans le ventre et s'impose définitivement comme une représentante talentueuse d'un cinéma à la fois musclé, intelligent et émouvant.


Une fois acceptés la présence de stars anglo-saxonnes dans le rôle de commandants russes et une petite poignée de CGI un brin datées, K-19 s'avère étonnamment prenant du début à la fin, le budget conséquent permettant une reconstitution crédible (à un ou deux détails près si on en croit quelques vétérans pourtant fans du film), couplée à une mise en scène fluide et rythmée, aussi classieuse qu'accrocheuse.


Evitant les temps morts malgré sa durée dépassant les deux heures, K-19 va droit au but, capte l'attention dès ses premières minutes, allant jusqu'à atteindre des sommets dans la tension et l'émotion à mi-parcours, lorsque que le sort de ces hommes ne fait plus aucun doute. On ne pourra que saluer le talent du casting, Harrison Ford et Liam Neeson en tête, impeccable de bout en bout, et la volonté d'illustrer un fait méconnu du point de vue de l'ennemi de l'époque, sans jamais prendre partie ou donner le beau rôle à l'armée américaine pour flatter le patriotisme de l'audience ciblée.


Dosant ses effets tout en assumant pleinement les sentiments parfois exacerbés d'un premier degré à toute épreuve, Kathryn Bigelow signe une fois encore un grand film, mal-aimé cette fois, mais qui mérite clairement une seconde chance. Ne serait-ce que pour le suspense implacable de l'ensemble et pour ce bien bel hommage à des hommes ayant donné leur vie sans aucune reconnaissance en retour, même posthume.

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le 22 sept. 2016

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Gand-Alf

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