On peut reprocher au film de Fabrice Gobert son excès de références flagrantes comme celles à Mulholland Drive ou à Figth club pour n'en citer que deux, on peut lui reprocher certaines longueurs dans le scénario, notamment dans le dernier tiers du film et ces scènes de boxe à mon avis inutiles, on peut lui reprocher enfin des maladresses dans la gestion de ses personnages comme Sivadier en représentant syndical peu crédible ou le bon pote un peu trop cliché.
Il n'empêche que malgré tous ces défauts, K.O m'a laissé une impression plutôt positive.
D'abord, l'histoire est intrigante : ce type qui d'un seul coup ne reconnait plus sa vie. Ce cauchemar, que tout un chacun a déjà fait, de se retrouver un jour spolié de son identité, de son statut social et professionnel, de sa conjointe...
Le fait qu'aucune explication qu'elle soit rationnelle ou surnaturelle ne nous vienne en aide dans ce scénario à multiple lectures est le meilleur choix qui soit.
Ainsi, on peut tout aussi bien imaginer que le Lecomte, dirigeant arrogant et sûr de lui n'est que la création mentale du Antoine petit présentateur-météo, ou bien que ce dernier est victime d'une anomalie dans l'espace temps (théorie des univers parallèles) et découvre ce qu' aurait pu être sa vie si elle avait été différente, ou encore que le Lecomte de la deuxième partie du film est celui du roman qu'il vole à sa femme pour qu'il ne soit pas édité, ou que Lecomte/Antoine est devenu fou...
Cet aspect "ouvert" et ludique du film m'a paru plutôt réussi tant dans la mise en scène de Gobert que dans l'interprétation de Lafitte, et - autre bonne surprise, le film joue aussi sur le registre humoristique ce qui n'est pas toujours le cas dans ce genre de thriller psychologique.


Interprétation/personnages : 6/10
Histoire/scénario : 7/10
Mise en scène / Réalisation : 8/10


7/10

Theloma
7
Écrit par

Créée

le 2 juil. 2017

Critique lue 3.9K fois

14 j'aime

5 commentaires

Theloma

Écrit par

Critique lue 3.9K fois

14
5

D'autres avis sur K.O

K.O
Theloma
7

Chaos debout

On peut reprocher au film de Fabrice Gobert son excès de références flagrantes comme celles à Mulholland Drive ou à Figth club pour n'en citer que deux, on peut lui reprocher certaines longueurs dans...

le 2 juil. 2017

14 j'aime

5

K.O
ALeuchat
4

Lafitte le mouton électrique.

Un cadre sup de la télé poubelle, impitoyable au boulot, un vrai salaud dans la vie, est victime d'une attaque par balle d'un collègue. À son réveil du coma, il n'est plus personne, un employé...

le 25 juin 2017

14 j'aime

2

K.O
AnneSchneider
8

Le réel et ses marges

Regard lourd sous des paupières basses, écrasant de sa suffisance tout ce sur quoi il s'abaisse ; lippe sensuelle, légèrement relâchée, jouissant avec nonchalance de ce qui s'offre... Antoine Leconte...

le 5 juil. 2017

13 j'aime

Du même critique

Us
Theloma
7

L'invasion des profanateurs de villégiature

Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...

le 21 mars 2019

108 j'aime

33

Ad Astra
Theloma
5

La gravité et la pesanteur

La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...

le 18 sept. 2019

97 j'aime

55

Life - Origine inconnue
Theloma
7

Martien go home

Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...

le 21 avr. 2017

81 j'aime

17