Lafitte le mouton électrique.

Un cadre sup de la télé poubelle, impitoyable au boulot, un vrai salaud dans la vie, est victime d'une attaque par balle d'un collègue.


À son réveil du coma, il n'est plus personne, un employé disposable de la chaîne dont il était jadis un ponte, victime des caprices de la direction.


Je passerai sur le côté éculé du scénario qui, s'il n'est pas exécuté avec style et intelligence est complètement indigeste.
C'est bien sûr le cas, Antoine Lafitte étant particulièrement borné à ne pas voir la réalité: et voilà une grosse demie heure de scènes absurdes et de dialogues LOURDS en succession de prénoms et de monosyllabes, éternels sourcils froncés de la Comédie Française. J'ai ris malgré moi.


BREF on essaye de tourner le scénario vers une critique du monde du travail et de sur la détérioration des rapports humains où les délégués syndicaux emmènent des victimes du patronat au Fight club d'Aubervilliers, de préférence en jouant très mal.
Il se retrouve à la place de ceux qu'il méprisait, licencié, didon de la farce. Ce qui n'a pas l'air de le faire réfléchir deux secondes puisqu'il passera le film à essayer de recréer son ancienne vie, sans succès.


Ce film est pétri de contradiction et on regrette de ne pas comprendre ou le scénario veut en venir, Antoine ne changeant pas d'un iota, restant le même gros con qui ne doute de rien du début à la fin. Dans une ambiance un peu cryptique parfois, pseudo lynchéen parano on assiste à une succession de scènes qui glissent sur la compréhension et le bon sens et ce jusqu'à la fin.
Antoine essaye donc de récupérer sa femme de son ancienne vie alors qu'il ne la blairait plus, en lui mettant une droite et en la harcelant. Ça marchouille une nuit mais elle lui préfère un autre qui la trompe (un avatar de lui même, eh oui c'est subtile)
Finalement après une scène de traque digne de Fincher (haha.), Antoine se réveille une deuxième fois du coma dans son ancien lui. Il va chercher sa femme, la seule qui était à son chevet, lui roule un patin eeeet... C'est fini, sur le son d'un arrêt cardiaque. Vous n'avez pas compris ? Ça veut dire que c'est bien.


À mi chemin entre la Vie est Belle, Ouvre les Yeux et Fight Club, KO est un film qui ne sait pas où il va. Ce qui est bien dommage dans un pays en manque de création SF/fantastique digne de ce nom...

ALeuchat
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le 25 juin 2017

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