Sunset Boulevard
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Une scène d'intro brillante, un plan séquence de fou furieux et des dialogues improvisés, une camera qui s'attarde sur les bon éléments au bon, un timing parfait. Le décor est planté, on est prêt a partir, on attend que ça.
Et on attend tout le film.
Ce n'est pas qu'il ne se passe rien, au contraire. Il y a des menaces, un meurtre, de la culpabilité, du sexe, de la tromperies, un petit suspense, des tonnes de personnages qu'on croise par ci par là.
On est bien chez Altman, donc, qui filme les ambiances et met quelque peu l'intrigue de coté.
Le problème c'est que nous sommes dans un film qui se sent être un film et qui multiplie les références, les citations. Les affiches de grands classiques hollywoodiens couvrent les murs de producteurs qui ne pensent qu'a se faire du pognon en dénigrant le "art cinema". On passera sur le coté facile de la critique, qui , en 1992 était déja bien usée. Par contre on est très déçu de voir des éclairs de génies, des transitions pleines de sens, plombées par des lourdeurs de mise en scène et de scenario indigne d'un réalisateur avec un tel bagage.
Ok, on a compris, Hollywood ne fait plus de grands films. Heureusement que M. Altman est là pour compenser et faire un film méta sur un milieu qu'il déteste, avec des acteurs qui se jouent eux même ironiquement. sight
La distance que met Altman entre son film et le spectateur nous emprisone dans une sorte d'immobilité. Sensé être un thriller, du moins un polar, on est en fait plus témoin, regardeur que véritablement spectateur, ce qui m'a personnellement empêché d'accrocher l'intrigue.
A force de clichés, de scènes annexes, de dialogues trop longs, assez pauvres parfois (sacro sainte impro), le rythme n'est pas le bon.
On a pas d'empathie pour Tim Robbins, ouvertement peu intéressant, on le trouve même flippant d'épier une dame par sa fenêtre en lui parlant au téléphone, et finalement le fait qu'on n'ait jamais de réponse a la problematique initiale des cartes postales, ne gêne pas. La fin non plus, si convenue dans ce film au deuxième degré, que je n'arrive pas vraiment a savoir si il y avait volonté de "twist" ou non. Vrai/faux happy ending ou le "méchant" gagne le rêve americain pendant que le "vrai" cinéma est baffoué... ok, peut être, mais si Altman a pu faire son film c'est bien qu'il y a des alternatives, alors à quoi bon?
Bref, ça fonctionnait pour MASH (pour d'autres raisons), Nashville avait un petit grain de folie sympathique, ce n'est pas demain que je regarderais Short Cuts...
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