Ça va trop vite
Critique non exhaustive se focalisant surtout sur les points négatifs du film pour contre-balancer un peu la masse de gens qui disent que le film est parfait et qu'Astier est un génie du cinéma,...
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le 21 juil. 2021
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Pas de course aux superlatifs ici, juste un mot : magnifique. Non pas d’extraordinaire, ni de perfection ou encore de chef d’oeuvre, « seulement » magnifique. Mais tenons-nous le pour dit : c’est largement suffisant.
L’exercice était périlleux pour le roi (ne l’appelez pas Sire) : revenir après 10 ans d’absence, avec sa cohorte presque au complet, expliquer l’intérêt de ce grand retour, consolider la posture d’un antagoniste, introduire une trilogie, et caser le tout dans deux heures, un format idéal. Globalement, Arthur ne s’y est pas trompé : à aucun moment il ne s’échoue sur l’écueil de la surenchère. Ni hollywoodienne : jamais d’épique poussé à l’outrance; ni sur le plan comique : pas de recyclage excessif des vannes et des comiques de situation pour fans assoiffés. On rit franchement, on s’émeut pendant deux heures hors du Temps. Non, la juste dose, comme toujours dans la saga. Un juste milieu entre héritage et fan service d’un côté, innovation et nouveauté de l’autre.
Ou presque juste, ce milieu : le revers de la médaille d’Harpocrate, c’est qu’à certains moments on en aurait voulu plus. Plus de rires, plus de cris, d’excitation, plus d’émotions, voire de larmes. On arrive à suivre et à comprendre Alexandre Astier dans sa démarche, mais il manque à celle-ci le liant affectif que la série nous avait proposé jusqu’à la dernière seconde du livre VI, le souffle de génie qui la caractérise et l’identifie intemporellement.
Certaines situations sont amenées trop rapidement et plus ou moins maladroitement. Certains pans du scénario s’enchaînent simplement trop vite à l’écran et plusieurs morceaux de l’histoire finissent ainsi par passer à l’as, alors que leur traitement aurait pu être plus intéressant que d’autres développements qui nous sont montrés. S’ajoute à ce tableau en demi teintes un humour finalement moins intelligent et moins punchy que celui de la série, non seulement parce qu’il a déjà été visité mais aussi par manque d’inventivité. Ça ne sent pas vraiment le réchauffé mais j’espérais clairement plus de surprise.
On attendait aussi beaucoup de la part de Lancelot : je le trouve efficace dans le registre de la victime raisonnable, voire dans le rôle du pitre par moments (le costume est volontairement exagéré) mais insuffisamment solide pour incarner un antagoniste d’envergure. Peut-être justement parce qu’il ne s’agit pas tout à fait d’un antagoniste, certes. Mais cela ne le dispensait pas de la mission d’équilibrer Ombre et Lumière dans une fable aux saveurs assez christiques en fin de compte.
Puisqu’on parle d’ombre, en voilà une dernière dans le paysage breton : les retrouvailles entre les personnages, et donc celles entre eux et le spectateur, sont un peu trop expéditives. Elles nous sont assénées comme si nous nous étions quittés hier. Il ne fallait pas s’attendre à des effusions de sensiblerie mais là encore, ces renouements auraient mérité plus de temps et légèrement plus d’affect. Pire : certains protagonistes n’ont absolument pas évolué. Leur histoire est restée presque statique pendant une ellipse de 10 ans tout de même, alors qu’on pouvait avoir des propositions beaucoup plus intéressantes en ce qui les concerne, sans même aller chercher midi à quatorze heures.
Revenons dans la Lumière, on ne va pas trop s’égarer. Mention spéciale à la photo, que j’ai trouvée maîtrisée du début à la fin (depuis ma sortie de la salle je garde en tête le tout dernier plan, de quelques secondes, dont je ne révèle rien), et à la musique, qui ne m’a pas ébouriffé mais qui joue parfaitement son rôle, à savoir contribuer positivement à l’identité du film (ce qui est assez rare pour être souligné).
Enfin je disais que ce dernier porte bien son titre, et pour cause : il introduit une trilogie. Ce qu’Alexandre Astier a brillamment réussi puisqu’on n’attend la suite qu’avec encore plus d’impatience ! En somme, nous avons une bonne (ré)amorce malgré quelques lourdeurs et moins d’allant que dans la série, mais un film qui à terme s’appréciera nécessairement au sein d’une trilogie avec deux suites, qu’on attend au tournant du coup. Et au passage : j’ai vécu l’un de mes meilleurs moments ciné depuis longtemps. En faut-il plus pour lui dire, encore et toujours, bravo et merci ? Je ne pense pas. Bravo, merci, et à bientôt j’espère (pas dans 12 ans).
Créée
le 24 juil. 2021
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