[Gaffe : ça divulgâche pas au début, mais ensuite ça divulgâche (un peu), mais t'inquiète je te préviendrai]


Je m'attendais à être déçu, et j'ai été déçu, puisque je n'ai pas été déçu.


Je fais partie de ces gens qui pensent qu'Alexandre Astier est un des plus grands génies de la fiction française de ces dernières dizaines d'années. Au point que je ne comprends pas pourquoi il s'obstine à mettre des références à Star Wars dans son magnum opus, puisque ce dernier est bien plus riche et réussi que la soupe insipide de George Lucas. J'ai donc commencé par revoir les six saisons de la série, afin de bien les avoir en tête, avant de faire mon pèlerinage pour le tant attendu premier volet cinématographique.


En ce qui concerne les personnes, apparemment nombreuses, qui n'ont pas apprécié ce film, on peut à mon avis les classer en trois catégories :



  • celles qui n'appréciaient pas particulièrement la série

  • celles qui appréciaient les premières saisons de la série (épisodes courts, sans continuité ni ressort dramatique) mais pas les dernières

  • celles qui prennent du crack


Parce que pour les amateurs qui ont, comme moi, surtout retenu de Kaamelott les aventures d'Arthur cherchant ses enfants, son éducation romaine, son arrivée rocambolesque sur le trône, sa tentative de suicide et plus globalement ses doutes existentiels et la chute du royaume de Logres, ce premier volet est une vraie réussite.


[c'est maintenant que ça divulgâche]


Il va même au-delà de mes attentes, puisqu'on aurait pu imaginer que la grande bataille entre Arthur et Lancelot ne surviendrait qu'à la fin du troisième volet. En faisant ce choix, Astier se laisse de la place pour de nouveaux développements. Certaines scènes m'ont fait rire aux larmes, par exemple celle de l'enfonçage de la porte de la tour.


Comme je ne voudrais pas non plus paraître n'avoir aucun esprit critique, reconnaissons cependant que l'oeuvre a quelques défauts. Le principal est qu'on ne retrouve pas dans le film les incroyables costumes des deux dernières saisons de la série, qui établissaient un lien entre l'univers de Kaamelott et celui des arts martiaux asiatiques.


Il y a également un problème évident lié au nombre de personnages. Un film, même une trilogie de films, ne laisse pas autant de place qu'une série télé. En essayant de caser presque tous les personnages de la série, et en en ajoutant de nouveaux, la surpopulation était inévitable. On peut d'ailleurs se demander si la place importante accordée aux personnages de Clavier et Chabat n'est pas surtout liée au financement du film.


Puisqu'on parle des personnages, j'espérais revoir Philippe Nahon, décédé il y a peu de temps, mais non. J'espérais aussi voir la suite de l'histoire d'Arthur avec Aconia Minor, mais malheureusement il est fort possible qu'il n'y ait plus rien à raconter. À la place nous avons eu droit à un flashback d'Arthur adolescent qui me semble être l'aspect le plus faible du film.


J'ai été surpris de voir Élias de Kelliwic’h dans le camp de Léodagan plutôt que dans celui de Lancelot (et à l'inverse de voir le père Blaise avec Lancelot...) D'autant plus que cela semble écarter l'hypothèse d'un duel Merlin-Elias dans les épisodes suivants.


Pour la suite, j'espère :



  • davantage d'espace narratif pour Perceval, Merlin, la Dame du lac, Bohort, Léodagan et Dame Séli

  • Méléagant

  • davantage d'effets spéciaux, que le passage au grand écran serve à quelque chose

  • le fils ou la fille d'Arthur, puisque de toute évidence Méléagant a menti

  • des extra-terrestres d'Alpha du Centaure

  • voir Perceval se battre avec Excalibur

  • et bien sûr, le Graal


[P.S. : j'avais déjà écrit un truc sur Kaamelott, vous pouvez le retrouver ici : https://www.senscritique.com/serie/Kaamelott/critique/213586782]

acbehar
9
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le 2 sept. 2021

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