Kaamelott, c'est l'histoire d'un narcissique entouré par des autistes et des psychopathes.
Le Roi Arthur est atteint du syndrome de la personnalité narcissique. Il est persuadé être plus intelligent, compétent et altruiste que toutes les personnes qui l'entourent. D'autres personnages peuvent faire preuve d'intelligence pratique, mais dans ce cas ils sont cruels et machiavéliques (les psychopathes : Léodagan, Loth...), alors qu'inversement les émotions positives sont réservées aux personnages présentés (faussement) comme des "benêts", les autistes (une grosse majorité des personnages de la série).
Arthur dit aux autistes, sur un ton méprisant : quand même, qu'est-ce que vous êtes cons, je suis entouré par des imbéciles et des incapables, il faut tout faire soi-même, etc. Sauf qu'en réalité ils sont très loin d'être bêtes, ils ont seulement des difficultés à comprendre les métaphores et le second degré (à un certain point de la série, ce ressort comique devient systématique au point d'être lourd). On pourrait bien sûr citer Perceval, mais aussi Merlin, dont l'incompétence apparente est surtout due au fait qu'Arthur n'a rien compris à ses compétences réelles (il est druide et non sorcier, ses pouvoirs sont liés à la nature). Au début de la série, les autistes sont tous en admiration devant Arthur : quand même, qu'est-ce qu'il est fort et intelligent ! Mais vers la fin, ils se rebellent. Ils en ont marre de ce sale snob qui passe son temps à les rabaisser.
Arthur dit aux psychopathes : moi je ne suis pas comme vous, je pense aux autres, je ne suis pas cruel comme mon père Uther l'était, j'ai rendu la vie du peuple plus douce, etc. Il se présente comme un progressiste, une grande âme. Mais se préoccupe t-il réellement des autres ? On a le sentiment que tout ce qu'il fait est surtout motivé par un très fort besoin d'être validé par les autres : il prétend être indifférent au jugement que son entourage porte sur lui, mais il est évident que ce n'est pas le cas ! Il offre ses largesses au peuple pour être aimé par lui, est moins progressiste qu'obsédé par l'idée d'être admiré pour son progressisme. Arthur est le roi qui abolit formellement la peine de mort, mais à condition de rester seul décisionnaire : il peut changer d'avis quand il le souhaite, le pouvoir de vie et de mort sur ses sujets doit rester entre ses mains. Mais lorsque le peuple devient autonome, s'organise pour défendre ses intérêts, Arthur montre un tout autre visage. Les paysans revendiquent (on aurait envie de dire : se syndicalisent) ? Alors Arthur se met à tenir un discours libéral, qui correspond par ailleurs assez bien aux opinions politiques revendiquées d'Alexandre Astier. OK pour le progrès social, mais à condition que ça profite à l'image publique du Roi : « La réforme oui, la chienlit non ! »
(P.S. : ne tapez pas, j'adore Kaamelott et j'adore Alexandre Astier !)