Fac Simulée
J'aurais dû aimer Kaboom : un film de campus, et qui plus est un campus rempli de canons qui ne pensent qu'à ça, des dialogues inspirés, une histoire de complot, un second degré permanent, sur le...
Par
le 28 nov. 2010
79 j'aime
33
On m'avait prévenu que Kaboom était moins bon que la plupart des autres films de Gregg Araki. Chose confirmée et toujours aussi savoureuse lorsque l'on sait qu'il s'agit du plus gros "succès" à ce jour du réalisateur...
La plupart de ses thèmes de prédilection sont pourtant bien présents : du sexe adolescent, beaucoup de sexe adolescent, un peu de drogue et pas mal de rock'n'roll, du fantastique, la fin du monde, de la junkfood, et des dialogues crus toujours aussi franco. Et ça commence plutôt bien. Smith, un jeune étudiant à la mode, nous fait partager son rêve récurrent, un rêve prémonitoire se concluant à chaque fois sur une benne à ordure. Style kitsch, comme il se doit, je trouve à quelques exceptions près l'utilisation des couleurs - le plus souvent flashies - très intéressante et savamment étudiée. Seulement, cette fois-ci les plans de bouffes donnent plus la gerbe qu'autre chose, et le coup de la merde de chien je m'en serais largement passé...
Le début donc. Les rapports et les fantasmes de Smith vis-à-vis de son colocataire surfeur, apprenti en auto-fellation et d'apparence un peu débile (le premier laissant supposer le second), m'ont d'emblée amusé. Et dans la foulée, James Duval, l'acteur fétiche d'Araki, ici dans un second rôle, fait une apparition fracassé fracassante ; mais c'est surtout Juno Temple qui crève l'écran, incarnant une insatiable et directe petite bombasse tombant sous le charme du héros lunaire (Thomas Dekker, qui lui aussi doit plaire). Leurs ébats feront à mon goût partie des meilleurs moments du film, avec en sus de bons dialogues dans le genre. Jeunes, beaux et cools, sexuellement à contre-courant du puritanisme américain, les protagonistes pour la plupart bisexuels se retrouvent une fois de plus au centre des débats.
Mais lorsque les hommes aux masques d'animaux surgissent, c'est le drame ! L'intrigue, avec entre autres ses rêves imbriqués, part dans quelque chose de très peu convaincant, et finalement foutraque ; surtout avec cette "sorcière" possessive aux pouvoirs ridicules mal amenés (les effets spéciaux en mode nanar assumé craignant un max). Heureusement, le surfeur nous fera sourire à nouveau avec une facette de sa personnalité que nous ignorions... Et puis cette BO... Encore. Toujours. Un point fort indéniable, avec en prime un live bien tripant.
A noter par ailleurs le clin d'oeil à l'excellentissime premier album de Slowdive : Just for a Day. :)
Mais le scénario continuera de s'enliser (métaphore du messie, points communs entre les personnages) jusqu'à ce qu'enfin, et comme par miracle, le réalisateur arrive dans la dernière ligne droite à retomber sur ses pattes. Mais que ce fut laborieux, tiré par les cheveux, et relativement attendu au final (on devine trop tôt l'identité des types masqués).
Ma première déception Arakiesque donc, avec ce Kaboom hyper-connecté, toujours aussi intrigant sur le plan sexuel, mais bien moins inspiré et absolument pas maîtrisé sur le fond. Dommage. Ceci dit, ça pète bien de finir sur The Bitter End. ;)
5,5/10
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes J'me la raconte tellement avec mes titres de critiques que j'en fais même une sélection..., Gregg Araki : zic, sex and fun. et Les meilleurs films de Gregg Araki
Créée
le 19 juin 2016
Critique lue 1.2K fois
4 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur Kaboom
J'aurais dû aimer Kaboom : un film de campus, et qui plus est un campus rempli de canons qui ne pensent qu'à ça, des dialogues inspirés, une histoire de complot, un second degré permanent, sur le...
Par
le 28 nov. 2010
79 j'aime
33
Pas facile de critiquer Kaboom. C'est un peu un film nul, mais assumé. A savoir que le film part dans le grand grand n'importe quoi, que les 10 dernières minutes sont dignes d'un David Lynch pris de...
Par
le 10 oct. 2010
78 j'aime
6
Fin du film. J’arrête le DVD et réfléchis cinq minutes pour repasser en vitesse le déroulement de ma soirée, histoire d’être sûr qu’à aucun moment je n’ai pris de produits illicites. Vérification...
Par
le 23 sept. 2012
53 j'aime
3
Du même critique
Plutôt que de nous obliger à nous taper une énième rediffusion du Gendarme-et-de-je-sais-pas-qui sur M6 pour rendre hommage à Michel Galabru, Arte a eu le bon goût de rediffuser le grand drame qui le...
le 7 janv. 2016
54 j'aime
12
Bertrand Blier aurait, paraît-il, assez rapidement écrit le scénario de Buffet Froid en partant de l'un de ses rêves récurrents qu'il prête ici à son personnage principal qu'incarne Gérard...
le 14 juil. 2016
43 j'aime
14
J'avais complètement zappé la polémique quant à son interdiction aux moins de 18 ans à sa sortie, alors quand je me suis installé devant une diffusion de Martyrs sur Canal, je ne vous explique pas la...
le 13 mars 2016
41 j'aime
7