Un hôtel presque angoissant
Chers spectateurs et chères spectatrices, Vous, qui avez cliqué et pris un ticket pour voir ma critique, prenez place et installez-vous convenablement. Le film prend place dans un univers...
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le 22 oct. 2020
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Dans sa conquête du monde, Netflix a toujours trouvé bon d'aller là où on ne l'attend pas forcément. Entre les récentes productions turques, québécoises, égyptiennes ou danoises vient se glisser aujourd'hui un petit film post-apocalyptique norvégien, petit par sa durée de bonne vieille série B et malheureusement par ses ambitions se situant à peine plus haut de celles d'un direct-to-vidéo comme il en pullulait des tonnes dans les années 90-2000. Pourtant l'univers post-nuke dans lequel se déroule cette intrigue à huis clos avait de quoi séduire.
Une catastrophe nucléaire a réduit la ville à néant. Les habitants sont obligés de se calfeutrer chez eux et de trouver ce qu'ils peuvent pour se nourrir. Une vision d'après-guerre, misérable, où l'on n'évitera pas le cliché de la boîte de conserve raclée jusqu'au dernier coup de cuillère. Une carriole attire l'attention de la famille que l'on suit jusque là : contre quelques menues économies, elle est invitée à se rendre à un spectacle vivant dans une demeure ostentatoire, l'occasion de pouvoir déguster un repas digne de ce nom. Au travers de couloirs glauques et de disparitions à la chaîne, la famille s'expose à quelques dilemmes, prise aux pièges face à ses propres démons. Derrière le masque que tout convive est obligé de porter, sous peine de grosse galères, le cinéaste questionne notre rapport aux angoisses, à la survie et la cupidité dans un ballet grandiloquent qui fait un peu toc et dont les rebondissements semblent avoir été cousus de fil blanc, comme nécessaires au bon déroulement des choses.
Les personnages, caricaturaux et grimaçants, n'existent qu'à travers leur propre caricature et faux-semblants et les invraisemblances sont légion. Un jeu pervers qui n'atteint pas la subversion d'un Pasolini d'une autre époque, le filmage hésite entre ambitions clippesques et film d'horreur pur. Seules quelques belles idées émergent de temps à autres (les aliments factices des cuisines, l'utilisation intéressante des masques mais sous-exploitée, les grosses brutes en blouse rappelant le travail visuel d'un American McGee) mais sont insuffisantes pour prendre un minimum au sérieux cette toute petite production alimentaire, tout juste divertissante le temps d'une soirée.
Créée
le 25 oct. 2020
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