Kadosh raconte un drame intimiste qui se noue au sein du quartier juif ultra-orthodoxe Mea Shearim de Jérusalem. C'est l'histoire de deux sœurs et du mari de l'aînée dont la vie est brisée par la communauté religieuse à laquelle ils appartiennent. On retrouve dans cette communauté les ingrédients communs à tous les intégrismes religieux. En premier lieu l'asservissement des femmes, soumises à des mariages arrangés, et dont la "fonction" essentielle est de procréer de nombreux enfants, si possible mâles, et de s'occuper de leur mari. Mais plus généralement l'asservissement de chaque membre de la communauté, car le seul référentiel qui dicte leurs choix de vie est la loi religieuse. Il n'y a plus de libre-arbitre possible lorsque l'on est soumis à un tel lavage de cerveau.
Par une succession de huis-clos étouffants, Amos Gitai, réussit admirablement à transcrire sur l'écran cette atmosphère oppressante. Le point culminant de cette tension est la nuit de noce de la jeune sœur Malka, victime d'un mariage forcé. Malka est violée par un mari ultra-violent, et à travers lui, elle l'est également par toute sa communauté.
Mais Kadosh ce sont aussi des moments de grande sensualité filmés avec une extrême délicatesse, lorsque les couples se caressent, lorsque les épouses ou futures épouses se soumettent aux bains rituels "purificateurs", ...
Les acteurs, habités par leur rôle, sont tous admirables.
Un grand film donc, dont on ne sort pas indemne.