Alors qu’il s’attelle à la production de The Last Ship, un film sur la guerre froide qui ne verra jamais le jour, Soderbergh se retrouve projeté dans l’univers de Frantz Kafka…
A Prague, en 1919, Kafka est employé dans une compagnie d’assurance, mais méne aussi une vie d’écrivain. Lorsque son meilleur ami est tué dans d’étranges circonstances, il va mener l’enquête et se retrouve plongé dans un univers cauchemardesque…
Frantz Kafka était un auteur de talent, bien qu’il n’ait jamais voulu que son œuvre soit publié (il avait demandé à ce qu’elle soit détruite à sa mort). Son œuvre est tellement particulière qu’elle a donné lieu au terme de « Kafkaien ». Autant dire que le bonhomme méritait qu’on en parle. Et en tombant sur le scénario de Lem Dobbs, Soderbergh se passionne pour cette histoire qui mêle des élements biographique, mais aussi la fiction. Forcément, cela impact la réalisation, et le montage. Ainsi, si le film est majoritairement tourné en noir et blanc, il posséde aussi des scénes en couleurs en fin de film. Le reste, loin de tomber dans l’absurdité de l’adaptation simple d’une vie finalement trop peu connu, est une passionnante enquête qui ne donne qu’une envie : lire Kafka !
Kafka était un humaniste avant tout, haïssant la bureaucratie et l’écrasement de la population. C’est ainsi que ce film met cet aspect au coeur. Et en engageant Jeremy Irons dans le rôle principal, il s’octroie en plus le droit de se laisser aller à toute les folies, l’acteur étant une fois de plus génial ! Accompagné par toute une équipe de talent, le film bénéficie aussid e la partition, étrange, de Cliff Martinez. Et si Soderbergh parle aujourd’hui d’une nouvelle version de Kafka, en Allemand et avec un script remanié, gardons plutôt cette version, déjà pas mal convaincante. Bien entendu, on peut toujours souligner quelques lenteurs, et un final peut-être un poil en deça, mais Kafka est une réussite dans son genre !