Lisa, alias Kali, n’a plus rien à perdre. Après avoir perdu son fils, elle apprend que son mari a été exécuté à Rio dans une affaire de corruption. Déterminée à faire éclater la vérité, elle se rend sur place et est bien décidée à se salir les mains…
D’emblée, on craignait le pire. A la fois, parce que c’est Julien Seri (Yamakasi - 2001) à la réalisation et que ça fait un bail qu’il n’a plus rien fait au cinéma et de l’autre, parce que l’on y retrouve dans le rôle titre, une comédienne bien plus habituée aux comédies qu’aux films d’action, à savoir Sabrina Ouazani (Kung-Fu Zohra - 2022). Et pour enfoncer le clou, histoire de bien confirmer ce que l’on craignait, le film est estampillé Prime Vidéo (la plateforme de streaming d’Amazon est devenue au fil des ans, un vrai dépotoir où bon nombre de purges françaises atterrissent dans l’indifférence la plus totale).
Revenons-en au film, Kali (2024) est d’une platitude aberrante où il ne s’y passe strictement rien. La mise en scène est à la ramasse, il n’y a aucune tension (on nous assomme avec une musique pseudo rythmée pour mieux masquer la monotonie ambiante), c'est filmé platement comme un téléfilm et c'est extrêmement long pour le peu qu'il y a à raconter. Mais le pire, c'est que les scènes clés sont expédiées
(notamment la confrontation entre le black et Kali, avant l’exfiltration en hélicoptère. Là où il y aurait pu y avoir une scène de fight tendue entre les deux, finalement il n’en sera rien, la séquence ayant été totalement torchée à la va-vite).
Quand à la petite virée au Brésil, c'est tout de même fascinant (ironie) la facilité avec laquelle l'héroïne est amenée à rencontrer des brésiliens qui parlent la langue de Molière (le caïd, les flics, le boss de la boîte de sécurité privée, une villageoise, Mr Barbosa, …). Moi, quand je pars a l'étranger, je n'ai pas cette chance, personne ne parle le français.
Bref, tout ça pour dire qu’à aucun moment on n’y croit à cette histoire, c’est cousu de fil blanc et d’une simplicité désarmante. Non seulement le film est d’une pauvreté et d’une uniformité abyssale en termes d’action (il ne suffit pas de faire péter 3 grenades et quelques fusils mitrailleurs pour parfaire un film d’action), mais même le casting ne parvient pas à sauver les meubles (je ne comprends toujours pas la raison qui a poussé le réalisateur à choisir Sabrina Ouazani pour un rôle badass, il y a quelque chose qui m'échappe). Et visiblement après le tournage au Brésil, ils n'avaient plus les moyens de se payer un graphiste en post-prod, car je n’ai jamais vu une représentation d'Internet aussi peu crédible.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●