Second film de Mari Selvaraj après l'acclamé Pariyerum Perumal (pas vu, mais dans ma liste), Karnan fait partie d'un genre que j'apprécie énormément dans le cinéma tamoul : le drame rural. Je ne sais pas pourquoi, je suis complètement fasciné par ces films, peut être qu'encore davantage que les films urbains, on plonge vraiment au coeur de l'Inde.
Karnan et les habitants de son village sont coupés du monde : ils n'ont pas d'arrêt de bus et doivent donc utiliser celui du village voisin avec qui ils entretiennent une grande rivalité. Karnan va s'énerver et prendre des décisions radicales desquelles va résulter une escalade de violence. Un thème fort, porté par un réalisateur doué, qui tient en haleine pendant près de deux heures quarante. Alors évidemment, la première partie sert d'exposition à toute cette situation, mais permet également de développer les personnages et les relations qui les unissent de manière convaincante.
Puis la seconde rentre dans le cœur du sujet, comment peut-on opprimer toute une communauté, tout un village et comment cette oppression est approuvé par le système : caste, gouvernement, police. C'est passionnant, et les différentes réponses à cette oppression entre les anciens et les jeune et les problèmes que cela implique au sein même du village. C'est passionnant à voir, et tout ça sans oublier les qualités techniques, en particulier la photographie, et les prestations très convaincantes de Dhanush (bientôt dans The Gray Man des frères Russo!!) et Lal.
Bref, après Asuran de Vetrimaaran encore avec Dhanush, Karnan est le second excellent drame rural que je découvre en l'espace de quelques mois, un film aux thématiques passionnantes et techniquement superbe!!