Entre le Fear and Desire de Kubrick et Jeux Interdits de Clément, le premier film, ennuyeux, de Nuri Bilge Ceylan n'a pas d'intérêt artistique intrinsèque malgré une superbe photographie noir et blanc : trop descriptif, trop austère et trop lent malgré sa courte durée.
Son intérêt réside en ce qu'il contient en germe tout ce qui fera le magnifique cinéma de son auteur : les longues scènes de discussion où se confrontent des philosophies de vies et de générations, le récit romantique d'un départ vers la ville, la de la nature, l'étude quasi documentaire de la Turquie rurale et la description pessimiste des petites cruautés humaines.