Katie says goodbye, premier long-métrage de Wayne Roberts, ne se démarquerait pas de l'ordinaire du cinéma indépendant américain s'il n'était magnifié par la grâce de sa mise en scène et surtout la formidable interprétation d'Olivia Cooke. Dans le rôle de cet ange parachuté au milieu d'un univers des plus répugnants, elle illumine totalement le film de par sa candeur et sa pureté que toutes les avanies possibles semblent incapables d'entacher. Porté par cette comédienne remarquable, son personnage de sainte phagocyte tout l'intérêt du film dans un univers qui reprend un grand nombre de figures habituelles de l'Amérique profonde. Cette Katie aux rêves modestes mais quasi inaccessibles a l'optimisme chevillé au corps et une capacité à pardonner les pires trahisons ou voies de fait dont elle est l'objet. Il est assez miraculeux que la somme de malheurs qu'elle devra traverser ne conduise pas le film vers des recoins sordides. Mais le sourire de Katie et sa capacité à rebondir en font un personnage d'autant plus incandescent que son visage et son corps ont encore gardé leur innocence enfantine. Le deuxième volet de la trilogie de Wayne Roberts, Richard says goodbye, est en post-production. On a hâte de le voir.