Dans la filmographie hollandaise de Verhoeven « Katie Tippel » (1975) n’est pas le plus connu de ses films, c’est pourtant l’un de ses meilleurs. C’est aussi le plus ouvertement politique avec peut être « Robocop ». On suit le parcours d’une jeune fille d’ouvrier partie en ville avec sa famille pour fuir la misère de la campagne. De là elle poursuit un long chemin fait de luttes, allant de la pauvreté la plus sordide, vers une ascension inattendue, pour finir en révolte. Tout film en costume qu’il est, « Katie Tippel » est bien le fruit de son réalisateur. Il n’a rien gommé de son sens de la provocation. Pourfendeur d’hypocrisie, tout est cash chez lui : sexe, violence, misère et exploitation en tout genre sont dépeint avec crudité. Pour autant la peinture qu’il donne du peuple n’est pas angélique. « Ils ne sont pas digne, ils sont juste affamé » dit l’héroïne lucide devant la vision bourgeoise d’un tableau qui représente le bon peuple en révolte.
En cela « KatieTippel » peut être vu comme une lointaine ancêtre des autres héroïnes de Verhoeven. Combative et déterminée, malgré les coups durs et les épreuves.