A bout de souffle...

Un début vraiment réussi.
On y suit l'adaptation d'un trio d'hommes à la vie dans un phare complètement isolé d'Ecosse. Les relations entre eux, les actes de maintien du lieu et le quotidien un peu monotone de cette vie très ritualisée sont bien restitués par le scénario. La caméra se fait discrète et fluide.
L'échouage d'une barque avec un homme et son coffre (de valeur!) vont dynamiter cette vie. On bascule dans un thriller minimaliste que l’exiguïté de l'île favorise. Cela va de mal en pis quand les complices font leur apparition pour récupérer le contenu du coffre. Cela donne une scène assez violente de règlement de compte entre les différents protagonistes.
A partir de là, on est a peu près à la moitié du film, on bascule dans la dérive psychologique des personnages qui ont été confrontés à leur survie et qui ont du se transformer en assassins. Chacun des trois hommes réagit à sa manière. Mais j'ai trouvé cette deuxième partie moins étonnante que la première. C'est un peu plus convenu, chacun y allant de sa petite névrose personnelle pour expliciter son rapport à la difficile situation qu'ils viennent de vivre.
En plus, le réalisateur a fait le choix d'éventer la fin dès le début du film puisqu'on nous annonce que l'on a retrouvé aucun des trois gardiens de phare, tout en nous précisant que l'histoire est tirée de faits réels. Bien qu'on puisse alors se demander qui a été raconter ses fameux "faits réels".
Bon, ceci dit, les acteurs sont tous impeccables. Mention spéciale à Gerard Butler qui sort de son registre habituel de gros bras "sans trop de cervelle" pour ce film plus personnel et surtout bien moins commercial que ces œuvres précédentes. C'est lui le plus dérangé du lot et il fait parfois (un peu) penser au Nicholson de Shinning.
On peut donc se laisser par ce Keepers même si le film s'essouffle un peu vers la fin.