Tibet, région de Kekexili. L'espèce des antilopes du Tibet est menacée à cause du braconnage pour leurs fourrures. Devant l’inaction des autorités, une poignée de volontaires Tibétains décident, sous l'autorité d'un ancien militaire à la retraite, de créer la patrouille sauvage afin de traquer les braconniers. Après l'exécution de l'un des membre de la patrouille, un jeune journaliste de Pékin décide de rejoindre la patrouille sauvage afin de faire un reportage. Il va les suivre lors d'une grande traque. Tiré d'une histoire vraie, Kekexili, la patrouille sauvage est pour moi un film important et nécessaire, en plus d'être particulièrement réussi. A la croisée entre le film d'aventure, pour cette traque, les épreuves endurées par les personnages, le western, pour ses visages burinés par le grand air, ces grandes étendues sauvages rappelant le far-west, les choix de mise en scène et le docu-fiction, le film nous fait voyager grâce à la qualité de la photo, qui retranscrit magnifiquement les grandes étendues froidement désertiques de Kekexili, lieu du tournage, donnant vraiment un caché réaliste. Le film nous raconte une histoire forte, et d'autant plus importante quand de nombreux combats moins médiatisés mais tout aussi cruciaux pour l'avenir de la planète continuent d'exister dans l'indifférence générale. Mais là où le film réalise un véritable tour de force, d'autant plus pour un film engagé, est de réussir à éviter tout manichéisme. Le film ne juge pas les hommes, il retranscrit les actes. beaucoup d'hommes font le braconnage juste pour survivre, car ils n'ont pas le choix. Les débouchées sont rares, dans un désert glacé à 5000 mètres de hauteur. La patrouille elle même, par manque de financement et de moyens, n'est pas parfaite. C'est un récit qui parle d'écologie, mais aussi un récit humain. Un film que je ne regrette pas d'avoir vu.