Œuvre culte de chez culte dans l'univers des mangas, Hokuto no Ken a eu droit à une sortie cinéma alors que l’œuvre originale n'était pas encore terminée. Ici, on reprend de manière très condensée le début de la série, jusqu'au combat contre Raoh, ce qui représente à peu près la moitié de la série. Bien entendu, en 1h40, il y a beaucoup d'ellipses, ainsi que des raccourcis scénaristiques, sans compter des personnages qui apparaissent à des moments différents. Mais je trouve que le résultat est largement à la hauteur, et que ça reste, près de trente ans après sa sortie japonaise, un film très fort.
Je ne vais pas vous faire l'affront de vous présenter Ken le survivant, mais on va dire que c'est un mélange entre Mad Max et les arts martiaux, avec Ken qui va se mettre en tête de retrouver Julia, sa fiancée capturée par Shin.
Si la série édulcorait un peu la violence avec des couleurs uniques ou du sang blanc, le film propose je dirais une vision totalement non censurée avec des hectolitres de sang, des décapitations, des victimes broyées avec force détails, avec souvent un effet particulier, comme si l'image se troublait pour suggérer une explosion sanglante.
L'autre force du film est son dessin, où le character design de Masami Suda fait des étincelles, avec plein de détails sur les personnages, comme si leurs souffrances étaient gravées dans leurs chairs.
D'ailleurs, détail de fan, c’est la première fois où l'on voit Ken barbu et il faut dire que ça claque bien.
C'est un film que j'aime beaucoup, car il propose une réinterprétation intelligente de la série, même si des personnages majeurs, comme Toki, ont disparu ou certains ne font que de la figuration. D'ailleurs, Lynn a un rôle prépondérant et augure de son importance dans la suite de Hokuto no Ken, ce qui n'est pas dit quand on la connait petite.
Bien entendu, ce n'est pas pour les enfants (je crois que l'édition dvd française du film est interdite aux moins de 16 ans), mais ça reste très fort, et une très bonne variation d'Hokuto no Ken. A noter que la version française du film est réussie, sans aucun jeu de mot ni calembour...