Un homme d'âge moyen, de retour dans sa bourgade natale pour l'enterrement de son père, est témoin d'un meurtre. A partir de là, tout va partir à vau-l'eau dans Kerr, un récit qui semble un condensé du cinéma de Kaurismäki et des romans de Kafka. C'est peu dire que le film de Tayfun Pirselimoğlu, cinéaste turc peu connu, hormis des habitués des festivals, joue avec l'absurde et l'inquiétant, dans cette petite ville décatie où des chiens enragés courent les rues et où chaque rencontre est pour le "héros" de l'histoire une source d'incompréhension et d'hébétude. Le comédien principal est d'ailleurs parfait en ahuri, incapable de saisir ce qui se passe autour de lui. Si cela peut le rassurer, le spectateur de cet étrange film n'est pas plus avancé, se demandant avec circonspection si tout cela n'est pas une sorte d'allégorie de la Turquie d'Erdogan (?). Quoi qu'il en soit, le film se regarde sans lassitude, au moins pendant un certain temps avant, presque fatalement, de tourner en rond et d'aboutir à un dénouement qui n'en est pas vraiment un. Manier le bizarre et l'insensé n'est pas une entreprise si simple et le film échoue quand même en partie, se prenant peut-être au sérieux, en oubliant de saupoudrer d'humour une intrigue à laquelle on veut bien adhérer, mais seulement pendant un temps.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films inédits en salles à voir (ou pas)

Créée

le 17 oct. 2021

Critique lue 178 fois

1 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 178 fois

1

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

71 j'aime

13