Voilà un film que je voulais voir, qui est tiré de toute cette période de films épopées, avec bien entendu Lawrence d'Arabie, ou le triomphe que va être Zulu. Des productions majoritairement anglaises d'ailleurs.
En 1880, le général Gordon est envoyé au Soudan afin de sauver des officiers et civils anglais sous le joug du chef musulman Mahdi.
Tourné en format Panavision, d'où l'image très large et qui propose une profondeur de champ incroyable, Khartoum se veut le chantre du cinéma spectacle, alors très en vogue dans les années 1960 afin de lutter contre la désertion du public, qui préfère alors la télévision.
Je reconnais que c'est souvent spectaculaire, avec des figurants à perte de vue, dont l'attaque initiale contre les soldats anglais, avec des plans fous comme la caméra placée sous une charge de cavaliers, mais ça manque peut-être d'une flamme à la David Lean pour emballer totalement.
Car quand il s'agit de scènes dialoguées, Basil Dearden n'est pas le meilleur pour apporter une vitalité, comme la rencontre attendue entre Charlton Heston, le général Gordon, et Laurence Olivier, grimé en arabe, qui joue Mahdi. D'ailleurs, un acteur blanc qui jouerait un personnage de couleur, avec un épais maquillage, serait aujourd'hui brulé en place publique. Mais il n'empêche que les deux acteurs sont quand même très bons. Et tout comme Lawrence d'Arabie, c'est un film sans aucune femme...
Cela dit, malgré la platitude de la mise en scène, j'avoue que Khartoum m'a beaucoup intéressé, ne serait-ce que par la réalité (relative) des faits, par le technique spectaculaire (qui ne sera reprise que 50 ans plus tard avec Les 8 salopards), et des acteurs Shakespeariens en diable.