A mon grand étonnement, je préfère un chouïa cette suite (qui n'en est d'ailleurs pas tout à fait une vu qu'on ne rapporte jamais les événements du premier film), sûrement à cause du nombre réduit de personnages qui du coup rend l'intrigue plus limpide et digeste. Par contre, bizarrement Kiba se retrouve à mi-parcours au second plan, et on ne comprend pas trop comment il est venu à libérer cet homme ressemblant à son père (je veux bien qu'on le rende sympathique mais là c'est un peu trop), donnant l'occasion d'un flashback sur son passé qui n'apporte finalement pas grand chose à l'histoire (peut-être à la limite pour confronter Kiba à cette image du ronin sans liens ni valeurs auxquels se rattacher). Plus intéressante et développée est la relation homme/femme qui se développe avec ces deux individus, nous conduisant à une conclusion assez touchante et tout en contrastes.
D'autre part, on retrouve le style feuilletonesque de son aîné avec son défaut inhérent d'aller trop vite en besogne. Mais au moins, en dépit de la reprise de quelques gimmicks (comme Kiba qui a de nouveau une main attachée lors d'un duel), l'impression de répétition d'un film à l'autre est assez faible grâce à cette façon de se démarquer légèrement du modèle westernien auquel il s'affiliait, pour plus de réalisme dans les choix de mise en scène. Ce qui a toute son importance, notamment pour insister sur la fragilité commune de Kiba avec cette jeune et attachante dérangée. En face se déroule un schéma relationnel et de rapport aux autres bien différent avec un jeu de poursuivant/poursuivi, marqué par un brin d'érotisme suggéré par cette femme dupant à droite et à gauche.
Bref, mon jugement a finalement basculé au détriment du premier opus qui avait pour lui un plus gros boulot quant à l'iconisation du personnage et un style à la Leone, mais je trouve que celui-ci gagne en implication grâce à une histoire moins alambiquée et à la façon dont Kiba est davantage mis dos au mur en payant cher sa naïveté. A plus forte raison, il y a plus d'idées de réalisation durant les affrontements (d'ailleurs plus graphiques), dont un plan du plus bel effet qui sera repris par la suite avec un chapeau utilisé pour éviter d'être aspergé de sang. Encore une fois, ce Kiba se retrouve en bas de la pile des chambara de Gosha, mais rien que pour le charisme du perso principal sans oublier de le rendre attachant, et les nombreuses petites choses tentées par rapport à la forme, je valide.