Les apparences sont parfois trompeuses, et les bonnes intentions, parfois maladroites.
Voilà comment on pourrait résumer Kicks.
Aux premiers abords, l'histoire paraît simpliste, voire totalement stupide : un gosse qui s'achète de nouvelles pompes, qui se les fait braquer assez violemment, et qui décide de les récupérer qu'importe les risques.
On suit donc Brandon, le gosse aux pompes dérobées, dans un monde particulièrement violent : celui de la rue, des armes et de la drogue. Brandon nous sert donc de clef d'accès à ce monde rarement traité en profondeur dans le Cinéma. Ou du moins, pas de cette façon. Ce monde, cette société séparée de la notre par des codes et lois qui lui sont propres, repose sur le principe de la loi du plus fort et des alliances. Seuls nos actes disent qui nous sommes.
C'est justement pour exister dans ce monde que Brandon, jusque là un enfant calme, voire angélique, décide de retrouver ses baskets. Ce sont plus que de simples chaussures, elles seront celles qui feront de lui un Homme ou non.
Le principal défaut du film est de ne pas être allé suffisamment allé au fond des choses, de ne pas nous faire pénétrer davantage dans ce monde, de prendre le temps de vraiment nous y émerger. Cependant, certaines scènes sont belles, notamment ce concours de dérapages de voitures qui nous donnerait presque envie d'y être.
Kicks nous offre donc une vision réellement humaine et honnête de cette vie, entre armes à feu / drogues / prostituées, mais hélas, reste encore trop en surface avec une idée qui aurait pu donner un film vraiment magnifique, loin de la vision clichée habituelle.