Découvrir ce film lorsqu'on à l'âge des protagonistes, c'est se manger différentes réalités en l'espace d'une heure trente. C'est se confronter à ce qui nous, nous paraît anodin, et comprendre que ce qui arrive à l'autre, arrive aussi à soi, ou à très proche de soi.
L'empathie frôle son paroxysme lors des plans serrées qui suivent Chloë Sevigny, réservée, et dilettante de sa vie de jeune fille, comme si on était dans sa tête. On comprend, même les erreurs, en se disant, presque larme à l'oeil, qu'heureusement, ça n'est pas nous. Mais ç'aurait pu. Dans une autre contexte, à une autre époque.
On reproche souvent à Larry Clark de ne pas "varier" ses sujets, ni sa photographie. Seulement, il les manie bien, et qui mieux que lui peut prétendre faire des films sur les adolescents, sans qu'ils n'aient l'air de films pour les adolescents?