Bien que les films de S. Kubrick soient de perpétuels exercices de style - de sa volonté d'accomplir un film par discipline existante - "Shining" s'affichant être le film d'horreur.
Shining est un véritable bijou. Un concentré de tout ce que le réalisateur sait faire. En matière de direction d'acteurs, Nicholson excelle et on se demande comment celui-ci a-t-il fait pour raccrocher à la réalité, quand on sait que Shelley Duvall et Danny Lloyd ne se seront pas remis de l'expérience, au point de ne parvenir à rejouer dans un film.
De sa capacité à sidérer le point de vue du spectateur, la scène qui me marque le plus commence dès le générique. En connaissance de l'irréprochabilité de Kubrick, on se surprend de voir apparaître le flare de la caméra, et l'ombre de l'hélico poursuivant la voiture qui conduit la famille à l'hôtel bâtie sur le cimetière indien. Une savante manière d'introduire "les esprits de surveillances".
Ce n'est pas tant les événements surnaturels qui frappent dans ce films, mais plutôt la psychologies des personnages. La folie que peut générer le huis-clos d'une famille avec les vapeurs chamaniques. Les conversations avec les morts que l'on ne devine qu'à travers le jeu de miroirs - brillante innovation du génie.
Un film de Kubrick met toujours mal à l'aise, au point d'en filer la nausée. Mais on ne peut pas faire l'impasse sur Shining.