Il est intéressant de revoir ce diptyque culte presque 20 ans après sa sortie, armé d'une culture bis désormais plus conséquente. L'avalanche de références ciné (d'aucuns parlaient de pillage) est donc bien plus évidente, donnant parfois un aspect patchwork pas totalement lissé (les multiples musiques et sonorités durant le combat des Crazy 88) et pouvant légitimement faire craindre une attribution à Tarantino d'idées visuelles ou scénaristiques pompées chez d'autres.
Mais difficile pour autant de bouder son plaisir devant une telle générosité à l'écran, le syncrétisme des genres fonctionnant très bien la plupart du temps. La réalisation et la photographie sont vraiment appréciables, avec des scènes d'action d'anthologie (ma préférence va définitivement au splendide affrontement en milieu clos de la mariée et de Elle). Faut dire que Quentin sait s'entourer (merci Yuen Woo-Ping). Et surtout, quels acteurs ! Uma Thurman bien sûr, mais je ne sais pas si j'ai déjà vu plus belle prestation de David Carradine. Son Bill est magnifique de charisme magnétique et dominateur. Et puis quel kif de revoir Sonny Chiba ou Gordon Liu (son Pai-Mei est fantastique), sans parler de tous les figures connues au second plan. Le fétichisme des objets (et des pieds) est également bien rendu, on sent la sincérité du fan-boy.
Kill Bill vit donc très ben son âge et mérite toujours d'être cité parmi les réussites de son réalisateur.