KILL BILL: The whole bloody affair

Au cours d'une cérémonie de mariage en plein désert, un commando fait irruption dans la chapelle et tire sur les convives. Laissée pour morte, la Mariée enceinte retrouve ses esprits après un coma de quatre ans.
Celle qui a auparavant exercé les fonctions de tueuse à gages au sein du Détachement International des Vipères Assassines n'a alors plus qu'une seule idée en tête : venger la mort de ses proches en éliminant tous les membres de l'organisation criminelle.

Kill Bill vol 1 et 2 sont sortis fin 2003. D'une durée de près de 4 heures, La production avait décidé de consacrer le premier volet à l'action et au combat (Black Mamba contre Vernita Green puis l'épisode japonais avec le duel final contre O-Ren Mocassin d'eau). Le second volet était plus introspectif et moins spectaculaire.

En 2011 est sorti en DVD/BLU RAY Kill Bill the whole bloody affair, bénéficiant d'un bonus de 7 minutes .

L'histoire de Kill Bill

Durant un mariage, 5 invités inattendus tout de noir vêtus débarquent et exécutent avec des armes à feu les 15 invités de la cérémonie dans la chapelle de Two pines. Bill achève Black Mamba/La mariée d'une balle dans la tête. Pas décédée pour autant, la jeune femme reste plongée dans le coma pendant 4 ans. Elle va se réveiller dans des circonstances un peu particulières et réapprendre à vivre pour se venger. Lancée dans une croisade sans relâche qui la conduira au Japon affronter O-Ren, chef du gang yakuza des crazy 88, aux Etats-Unis ainsi qu'au Mexique, Black mamba, munie de son sabre Hattori Hanzo, retrouvera et éliminera tous les responsables de son infortune dans une ambiance débridée de violence quasi permanente, ponctuée de séquences d'humour noir et d'animations. Même les dialogues ont une saveur certaine....

Ceux qui sont toujours vivants peuvent sortir mais sans leurs membres
amputés, ces derniers m'appartiennent!

The Whole Bloody affair: différences avec le diptyque original

Un hommage est rendu durant le générique à Kenji Fukusaku. Certains plans sont différents de ceux des films originaux (Version couleur). Quelques scènes de combat sont plus sanglantes (Décapitation plus sanglante et détaillée d'un de ses lieutenants par O-Ren. Durant le combat final, O-Ren est "scalpée" d'un coup de sabre lors du duel dans le jardin japonais enneigé, on voit plus nettement sa calotte cranienne....). De même, la fin du film comporte davantage d'images relatives aux retrouvailles entre Black Mamba et sa fille. N'oublions pas l'ajout d'une scène où Bill combat Jay White et ses sbires.
Le film revisité ne comporte bien entendu aucune interruption entre les 2 volumes, permettant de maintenir un continuum dramatique et une tension constante.

L'oeuvre la plus riche de Quentin Tarantino?

Par son volume de 4 heures, Quentin Tarantino avait intégré dans son quatrième film tout ce que j'aimais à l'origine dans son cinéma. Une musique de western spaghetti, une ambiance tirée des productions Shaw Brothers (Les références aux films chinois de Chang Cheh sont nombreuses à commencer par son personnage Pai Mei, qui est un clone du personnage principal des exécuteurs de Shaolin réalisé en 1977 ) et une radicalité omniprésente. Durant la séquence japonaise, Black Mamba porte une combinaison jaune qui n'est pas sans rappeler celle de Bruce Lee dans Le jeu de la mort.

Le film regorge d'outrances, de scènes de violence décomplexées, la plupart des personnages sont de dangereux psychopathes. Le casting est 5 étoiles avec le plus beau rôle de la carrière d'Uma Thurman, simultanément lumineuse et endurante entre 2 "gerbes de sang", une Lucy Liu au Zenith, Daryl Hannah alias California mountain snake interprète une "mega garce" tandis que David Carradine incarne un Bill inquiétant, retors et rancunier.

En un mot, Kill Bill incarne la quintessence de la popularisation du cinéma bis glauque et violent avec des moyens et c'est, en cela, une vraie réussite. Tarantino, gavé de séries B, avait réalisé un hommage des plus brillants à tout ce qu'il aime dans le cinéma

Et après....

Personnellement, j'ai par la suite peu à peu décroché du cinéma de Tarantino, celui ci abandonnant les hommages pour tourner des films "engagés" (Le boulevard de la mort est réputé dénoncer le machisme ainsi que les violences faites aux femmes alors que le film est surtout bavard et vulgaire, mettant en scène un assassin ayant transformé sa voiture en piège -mortel- à filles mais aussi de sacrées pétasses...). Inglorious Bastards est tellement outrancier qu'il en devient comique. Avec Django, Tarantino a quasiment profané le western d'anthologie de Corbucci transformant un des tous meilleurs westerns "bisseux" avec un héros nihiliste âpre au gain, trainant inlassablement un cercueil (Franco Nero) en film woke avant la lettre (Jamie aurait été un meilleur titre^^) .... Bien que toujours produit par Harvey Weinstein, Tarantino a "politisé" son cinéma, suivant le sens du vent. Il célèbre aujourd'hui le wokisme et les femmes en ayant bénéficié durant toute sa carrière comme producteur d'Harvey Weinstein, tout cela est finalement assez ironique...

Enfin, appréciant peu à titre personnel Samuel Jackson , sa jactance permanente et son absence chronique de sobriété, je dois reconnaitre, à titre personnel, que même son omniprésence dans Les 8 salopards, pourtant meilleur que les 3 films précédents de Tarantino, m'a incommodé.

Pour conclure, le visionnage bien des années plus tard de cette nouvelle version de Kill Bill m'a fait définitivement fait prendre conscience de la valeur artistique de ce film complètement fou mais aussi du changement d'orientation artistique radical de son réalisateur: tout est politique.

Trailer

Ma note: 9/10