Pendant une répétition de mariage dans une chapelle à Old el Paso, une mariée enceinte, ancienne tueuse à gage se voit détruire ses plans de vie rangée par son ancien patron et ex-amant, Bill ainsi que ses anciennes collègues en tentant de l’assassiner d’une balle dans la tête.
Laissée pour morte, la mariée se réveille après un coma de 4 ans et est belle et bien décidée à se venger.
Pour le 4ème film de Quentin Tarantino, on pourrait croire que ce serait encore une réussite ou du moins un bon film… ou au pire un bon divertissement mais il n’en est rien : notre Q. Tarantino cher à notre cœur, nous offre un ersatz de western-spaghetti grossièrement copié sur les films de wuxia (film de sabre chinois) ; un pseudo-film hommage qui n’en a que le nom.
Pourtant avec le fameux Jackie Brown, son 3ème film faisant référence et hommage aux films de Blaxploitation des années 70 où il a su maitriser ce genre à la perfection;
On ne peut que constater que ce n’est pas le cas pour Kill Bill :
Tarantino nous a habitués à des dialogues piquants, toujours bien placés et des punch-lines grandioses, tandis que dans Kill Bill, il utilise des répliques préfabriquées que nous avons entendues des milliards de fois, qui ont fini par être usées comme des fringues ringardes de friperies.
D’ailleurs les acteurs (Uma Thurman ; Lucy Liu ; Daryl Hannah et David Carradine) reconnus dans leur métier, ne semblent pas tellement croire en ce qu’ils font : on voit un jeu plat, sans consistance, dans la complaisance la plus totale.
En même temps, peut-on les blâmer avec ce scénario médiocre où la trame narrative non-linéaire est très brouillon, où le spectateur se retrouve dans des analepses en spirales ainsi que des retours-en-arrière posés maladroitement et qui n’apportent pas grand-chose à l’histoire (pourtant il a su le faire dans l’incroyable Pulp fiction); l’histoire rythmée par des scènes de combats délibérément plagiées et qui tirent en longueur, tout cet aggloméra de scènes inintéressantes constitue les ¾ du film.
Son œil et son cadrage légendaire aurait pu sauver son film de la médiocrité mais il continu dans sa lancé : une réalisation facile, surfaite et superficielle et fait engluer les références à la culture pop toujours plus gauches au cours du film ; elle est parfois même inutile comme les travellings des pieds de U. Thurman qui nous montre uniquement l’obsession fétichiste de Q. Tarantino pour les pieds.
Cependant tout n’est pas à jeter dans les orties, Tarantino prend un risque en incluant dans un de ses nombreux flash-backs une scène de film d’animation manga violente et sublime qui donne une légitimité à ce genre qui n’est souvent pas apprécié à sa juste valeur par le grand public.
De plus, il nous séduit par sa vision esthétique avec des décors colorés et design en référence aux films de la culture populaire mais qui ne sont pas très réalistes et ne représentent pas tellement le Japon; on peut penser que c’est un parti-pris de l’auteur ou une vision factice et sur-idéalisé du pays en question.
La bande-sonore est parfaite, donne de la présence au film et nous fait revisité le monde du rock’n’roll des années 50-60.
Pour conclure, Kill Bill est le film amateur que Tarantino a toujours voulu faire adolescent sauf avec un plus grand budget et nous donne une mauvaise imitation des films de Sergio Leone et de Ang Lee et réalise un film qui est plus proche d’une parodie médiocre et ridicule, à la limite de la vulgarité et n’étant tout sauf un hommage aux classiques.