"Encore une X ième série "originale" produite par Canal+ et HBO" me disais-je, dont la qualité avait amplement baissé depuis la fin des années 2000, fameuse période de l'âge d'Or de la série télévisée occidentale.
J'ai cependant cédé à la tentation: comme vous le savez, nous voguons sur la vague de réalisateurs/ auteurs de cinéma qui s'essaient au format de la série. Quand j'ai su que Paolo Sorrentino se lançait sur cette vague, j'ai été curieuse de voir le résultat. Surtout que le sujet paraissait assez pertinent dans le contexte que nous traversons, en ce qui concernent les religions et les dogmes. Je dois avouer que la distribution m'effrayait un peu: Jude Law en Pape et Diane Keaton en none ? Est-il possible de faire un choix plus marketing ? Puis, j'ai laissé de côté mes préjugés et appréhensions.
La réalisation non conventionnelle, très cinématographique (n'est pas sans rappeler l'audace et la perfection des 1ers épisodes de Twin Peaks par David Lynch) est très rafraichissante, mêlant le Sacré avec le Profane; Culture Légitime et Underground (reflétée assez bien par la bande-originale), elle porte assez bien l'écriture et le contenu cynique, sarcastique et parfois onirique et humain de la série. Une photographie et Lumière (désolée, je n'ai pas le nom du chef opérateur et de la photographie en tête) qui subliment les mouvements de caméra fluides et les acteurs qui soulignent que le divin est la problématique de tous les personnages. Même si, parfois, on peut se dire qu'on sent un peu trop la "vanité" et la complaisance, dans tout ces plans parfaits et immaculés( motif de la symétrie omniprésente), sans avoir laissé de place à l'improvisations; peut-être est-ce un choix, pour tenter de représenter la psychologie du protagoniste ? En ce qui concerne, le montage, j'avoue ne pas avoir été très marquée par cela, ni en bien, ni en mal (pour l'instant).
Sans être spoilerifique, les éléments que j'ai apprécié le plus (pour l'instant) sont les séquences de rêves et de fantasmes, très Felliniesques (que Sorrentino ne cesse de citer) qui plaisent aux nostalgiques et fans des Sopranos de David Chase. De plus, ce qui est vraiment plaisant à mes yeux (et oreilles), c'est la distribution remplie d'acteurs de toutes nationalités, avec des dialogues en anglais, italiens, espagnol. Leurs performances sont plus ou moins constantes dans leur qualité (je pense à Silvio Orlando ou Ludivine Sagnier qui a un personnage un peu plat, il faut dire) mais en général, ce sont des acteurs qui ont été plutôt bien dirigés et qui ont fournis un jeu plutôt intéressant.
En conclusion, The young Pope reste un divertissement de très bonne qualité, qui ne choisit pas la facilité que ce soit au niveau du scénario ou de la réalisation, bien qu'on en attend quand même un peu plus à chaque épisode.