Black Mamba la clémente et sa pratique de l'Aïe Kiddo.
Beatrix Kiddo a inscrit sur une feuille les noms des cinq personnes qui ont tenté de la tuer à la veille de son mariage.
Remise sur pieds après 4 ans de coma, elle entame sa vengeance, qui sera sanglante cela va sans dire.
Le montage efface toutes fioritures et balance la sauce direct.
Vernita Green, est la première de "la division des vipères assassines" à passer sur le fil. Tandis que sa fille rentre de l'école cartable sur le dos, les deux femmes s'écharpent dans le salon.
Cette seule scène préfigure ce que sera tout le film.
Les séquences de fights sont enragées, violentes et bien orchestrées. Elles alternent les regards qui tuent et les grosses lattes dans la tronche.
La caméra de Quentin capte toujours les angles pour donner de l'allure à l'action et éviter le "brouillonnage". L'humour en seconde lecture sur ces séquences de luttes affirme encore davantage la valeur propre de ce scénariste / réalisateur si particulier.
Avec - Kill Bill - Tarantino touche plusieurs versants du 7ème art.
Il parle avant tout de l'amour du Katana. De cet objet filiforme et sensuel, énigmatique qui force le respect ; de cette arme d'excellence pour l'assassin de l'ombre.
Comme Leone le fit avec le revolver, Tarantino applique la technique du western à son métrage ; campe le rituel du sabre et du samouraï, cadre les détails de l'objet, la lame et les motifs.
Il rappelle cette suprême symbolique du manga japonais, transforme son film en virevoltes animées, occasions pour lui, grand amateur de gerbes sanguinolentes, de s'exprimer pleinement.
Il use aussi de l'image noir et blanc pour marquer le moment mythique, celui où la situation se renverse ou se précise, celui où un sacré paquet de mecs perdent des membres et parfois même des yeux.
Il caricature les méchants notés sur la fameuse liste de Beatrix ; les "charismatise" en épinglant leur nom à l'écran, en fait des personnages "gargantuesques" à l'image de Elle Driver la borgne, ou O-Ren Ishii la magnifique Yakuza, dont le récit précise qu'elle est l'une des meilleures tueuses à gages au monde.
- Kill Bill - s'approprie des dialogues crus, un langage direct proche du spectateur, une BO éclectique superbe qui témoigne de l'esprit mélomane du compositeur.
Le film trouve aussi une puissance originelle dans des passages immerssifs en VO japonaise soustitrée ou encore avec la voix off narrative monocorde de l'héroïne qui glace le sang.
Uma Thurman livre une très belle interprétation.
Malgré ses très (très) vilains orteils et les quelques cascades qui laissent entrevoir le fil pour faciliter les saltos,
- Kill Bill - fait preuve d'un scénario efficace au service de la réussite cinématographique.
http://www.senscritique.com/film/Kill_Bill_Volume_2/critique/17548362