Cela fait six ans qu'on attendait le retour de l'enfant terrible du cinéma américain, j'ai nommé Quentin Tarantino. Le voilà donc de retour en fanfare avec Kill Bill, film de vengeance scindé en deux parties. C'est la première qui nous intéresse ici, qui se révèle vite être un hommage appuyé au cinéma asiatique...très appuyé même. Et c'est bien ce qui cloche ici.
Autant la première partie impressionne par son efficacité et son humour, autant la deuxième peut décontenancer par ses références multiples, qui peuvent finir par fatiguer à force.
Tarantino n'a pas perdu son goût du dialogue, mais apparemment, il a gardé le plus gros pour le deuxième volume. La deuxième partie de ce 1er opus -problématique à mes yeux- s'intéresse au règlement de compte avec O-Ren Ishii. C'est la reine de la pègre à Tokyo qui, sous les ordres de Bill (l'antagoniste principal) et avec trois complices, a fait un carnage lors du mariage de B*******(l'héroïne), enceinte jusqu'au cou. Grave erreur. Laissée pour morte et sortie d'un coma de 4 ans, la Mariée a deux-trois trucs à dire à ses assaillants.
O-Ren Ishii est donc le premier nom sur sa liste. Mais à partir du moment où cette dernière se rend au Japon, on peut être un peu perturbé par l'univers très stylisé qu'utilise Tarantino. Une séquence en animation, les combats de Kung-Fu, le jeu des couleurs, les jets de sangs torrentiels, le combat contre les 88 gardes du corps d'O-Ren Ishii,...Avouez que ça fait beaucoup quand même. Même si Tarantino se montre à l'aise sur les scènes de combats comme sur les scènes d'exposition, l'ensemble s'avère presque indigeste.
La première partie, se concentrant sur les flash-backs et le combat contre Vernita (qui fait partie des 5 ennemis de B*******), est à ce titre beaucoup moins chargée, plus réaliste, et plus réussie à mon goût. Cela nous donne une partie parfaitement orchestrée, et une deuxième assez bancale. Mais l'interprétation à toute épreuve fait passer la pilule. Uma Thurman est absolument démente dans le rôle de la Mariée vengeresse, parvenant entre deux règlements de compte à habiter son personnage. Lucy Liu et Vivica Fox sont également excellentes, dans leurs rôles respectifs.
Daryl Hannah, qui apparaît une poignée de minutes en Elle Driver, laisse présager du meilleur pour la suite. Bill, lui, reste pour l'instant sans visage, juste une voix. On s'en régalera également dans le volume 2. Le volume 1 est donc intéressant, mais peut être trop "personnalisé", pour peu que l'on ne soit pas vraiment connaisseur du cinéma asiatique. Une petite déception, mais cela reste un bon moment.