Mon gout pour les jardins japonnais m'a amené ces derniers jours à revoir le dernier duel dans la neige entre Lucy Liu en Uma Thurman. Du coup l’envie de revoir le film en entier m’a pris et …. j'ai retrouvé intact le plaisir qu'il m'avait procuré à la sortie.
Plaisir qui découle de l'exercice jubilatoire de virtuosité cinématographique auquel se livre Quentin Tarantino avec cette histoire aussi foutraque qu’invraisemblable.
Car l'objet du film son véritable sujet ne réside pas dans l’histoire racontée mais dans les multiples manières dont il est possible de la racontée. Interrogation sur le cinéma et son pouvoir fascinatoire que Tarantino expose avec la virtualité d’un bateleur de foire, multipliant les tours de forces les plus ébouriffant pour le seul plaisir de nous épater.
Épate et esbroufe d’un maitre en la matière mais qui loin de vendre son talent au profit d’une quelconque cause, nous conduit à questionner notre capacité d’émerveillement.
Dans « Pierrot le fou » avec le séquence où Jean Seberg répète ad nauseam « quesque je peux faire, je sais pas quoi faire » Jean Luc Godard éprouve le résistance du spectateur en le conduisant aux limites de l’ennui et de la révolte. Cette épreuve Tarantino la répète tout au long de son film mais à travers la joie la tension et l’adhésion du spectateur.
Une séquence de film d'hopital s’enchaine sur un manga en dessin animé, une combat d’art martial d’anthologie succède à une séquence d’initiation et Tarantino en même chef d’orchestre génial, semble en permanence nous demander jusqu’où nous sommes prêt à le suivre à le croire à le suivre en dépit des multiples clins d’oeils et références qu’ils nous adresse. Jusqu’où allez vous me suivre semble t-il en permanence demander. En nous menant aux limites extrêmes de notre adhésion et de notre crédulité, il nous conduit à questionner notre fascination ?
Bref Tarantino c’est du du Godard PAS CHIANT !
Il y a quelques années JL Godard dans une interview a traité Tarantino de faquin, sans doute n'a t-il pas avaler qu'un autre s'empare (mieux que lui ?) de son sujet.