Alors...
L'idée sur le papier est cool. Vraiment, s'il y a un réalisateur qui a un style très fun à parodier, c'est Tarantino ; d'une certaine manière, il est déjà arrivé qu'Alain Chabat ou Kad et O parodient son style milk-shacké de ses multiples influences. Son film le plus parodiable est certainement "Kill Bill" ("Django Unchained" ou "Boulevard de la Mort" devant être beaucoup plus délicats, pour des raisons respectives évidentes). Un traitement Norvégien parodique, sur le papier, c'était tentant ! Pourtant, déjà l'affiche ne m'a pas mis en confiance de suite, il m'a fallu un certain temps pour sauter le pas.
Et, comment dire...
Le premier gag m'a ramené en enfance, quand j'étais avec mon pote, qu'on se filmait avec notre appareil photo (génération des 2000), et qu'on disait n'importe quoi et décousu au possible juste pour se faire rire mutuellement. J'en ai été consterné pour les scénaristes de "Kill Buljo". S'est ensuivit un défilé gênant de gags de cours de récré : le shérif, qui dans le film original apparaît 10 minutes, devient un rôle à part entière de gros macho encore plus caricaturalement beauf que Bolsonaro ; la dimension arts martiaux est effacée pour des blagues sur des clichés lourdingues... Je sais bien que c'est un gigantesque "délire" ce film, mais il n'y avait pas moyen de rester un minimum cohérent avec le matériau de base, au lieu de le saccager en rigolant comme des gorets pervers ? Et puis la scatologie... Je suis pas du genre à cracher sur les formes d'humour pipi-caca, parce qu'il y en a dans toutes les comédies qu'on le veuille ou non : dans "La cité de la peur" ou "Le père Noel est une ordure", les insinuations scatos sont là. Mais il faut un minimum de pertinence, comme dans "South Park", pour en user autant... Or, ici, je suis désolé, mais voir une femme Noire chier très lentement dans la gorge du héros pour un motif oubliable, peut-être que c'est moi qui n'ai pas le sens de l'humour aussi dévergondé qu'un McFly et Carlito, mais j'ai pas souris m'voyez.
Et puis, vers le milieu du film, il devient insupportable. L'intrigue n'avance pas, le scénario semble avoir été écrit par des CM1 ça en devient ahurissant, et le malaise est palpable pour tout le monde. Il est toujours bon d'arrêter un massacre, même lorsqu'il a déjà eu lieu, histoire de limiter les dégâts de notre participation involontaire... Parce que, sérieusement, je n'aurai probablement pas rendu un meilleur résultat qu'eux, mais au moins j'aurai anticipé les dérapages et exigé une réécriture massive. Là, c'est juste pas possible d'être payé en échange de ça : on est pas au niveau des "11 Commandements" heureusement, mais ça relève tout de même beaucoup du foutage de gueule.
Du coup, la bonne idée sur le papier, devient une inscription sur du papier PQ. Mdr lol xptdr.