Encore un film de concepteurs de jeux vidéos. Ici fragmenté en un long flash back découpé par intermittence dévoilant le passé du héros de façon cinématographique, et pour l'essentiel une vision subjective en mode FPS qui respecte à tel point les règles des jeux vidéos que cela en devient lourd. Voici un cas un peu problématique de cette incrustation du jeu vidéo dans le cinéma, car disons le, la facture technique de ce produit est très honnête, pour ne pas dire excellente au vu du budget, léger. Hélas, tout est d'une sécheresse émotionnelle affreuse, la même qui handicape l'implication narrative dans un jeu vidéo de type FPS. Les enjeux scientifiques auront donc beau être énormes (à la hauteur d'Half Life en utilisant les concepts d'énergie gravitationnelle et de fission de l'atome), le résultat peine clairement à impliquer via les personnages. Et pourtant, le film essaye de ne pas être manichéen (des rebelles loin d'être raisonnables et soudés, et des scientifiques dépassés par les résultats), mais hélas, on a déjà joué cela, et l'avantage du jeu, c'est que même si on prête peu d'attention à l'univers, on peut interagir avec lui, ce qui ne sera ici jamais le cas. DOOM est un FPS ultra divertissant avec un univers riche, mais un simple gameplay n'est pas à la hauteur d'un film de cinéma. C'est donc ici un gameplay qu'on nous offre, bien lissé question effets spéciaux (l'univers est visuellement crédible), mais qui glisse très vite sur le cerveau pour être oublié dans l'heure. C'est un peu dommage pour un projet aussi ambitieux sur le papier, mais qui hélas mise tout sur l'univers du gamer, délaissant la profondeur des enjeux pour nos offrir quelques séquences d'action classiques (avec ces ralentis flous assourdis TYPIQUES du jeu vidéo en cas d'explosion). Bien tenté, mais raté (d'autant plus que le beau gosse de The Guest joue dedans, un gâchis).